Le Vice-président du comité national des exportateurs des déchets et métaux ferreux et non ferreux de la région ouest, Ahmed Chenine, a affirmé hier à Alger lors d'une conférence de presse tenue au niveau de la maison Tahar Djaout, que tous les acteurs du secteur ne sont pas prêts à attendre encore deux ans pour revoir leurs activités commerciales relancées». Après deux ans de gel de ce secteur tant bénéfique pour la protection de l'environnement, aucun responsable n'a donné la vraie raison concernant l'arrêt des exportations tombant sous le joug de la loi. Selon l'orateur de cette conférence dédiée à l'«impact de la suspension des exportations des déchets ferreux et non ferreux», une lettre ouverte a été adressée au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ainsi que plusieurs correspondances et interpellations ont été adressées aux différents responsables en relation avec le secteur à savoir, le directeur général des exportations à la Chambre algérienne de commerce et de l'industrie (Caci) et le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE). Face aux suspicions quant aux malversations entourant les exportations des déchets et métaux ferreux et non ferreux des autorités, l'orateur suite à toutes ces démarches n'a récolté aucune réponse qu'il estime être acceptable. Notons que les exportations des métaux non ferreux ont été suspendues en février 2009 et celles des déchets ferreux le 29 août 2010. Cette décision relative à la suspension desdites exportations, a fait dire au conférencier, que la sentence «n'a fait qu'encourager indirectement la contrebande». Au lieu de trouver d'autres solutions raisonnables pour le règlement du problème et cerner les défaillances existantes dans ce marché, les autorités ont écarté les activités légales faites par des exportateurs déclarés avec un registre de commerce et qui passent par des points définis qui sont les ports pour faire passer ces déchets industriels. Depuis l'entrée en vigueur de cette interdiction, la contrebande et les activités illégales se sont multipliées au niveau des frontières terrestres. «On a été informé par nos clients européens qu'ils achètent des déchets industriels algériens du Maroc», a souligné la même source. Face à ce problème, les exportateurs sont passés à la transformation des métaux non ferreux comme l'aluminium en lingots pour pouvoir les exporter. Mais cela a duré à peine une année avant que ce soit interdit aussi. Pour ce qui est des déchets ferreux, la suspension leur a été imposée depuis deux ans et, elle le sera pour deux années supplémentaires le temps d'installer des aciéries. Ces dernières achèteront le stock entreposé durant toute cette période. Toutefois, attendre deux années supplémentaires sans aucun revenu est antiéconomique. Des 600 000 tonnes produites annuellement, seules 30 000 tonnes sont consommées localement. Un marché pas vraiment actif pour ces exportateurs. D'ailleurs, ils ont les yeux braqués vers l'étranger. Et cette option leur est actuellement fermée. Dans ce secteur, il se trouve que même les entreprises appartenant au secteur public rencontrent des difficultés pour exporter leur stock. Aujourd'hui, ces créateurs d'emplois et de très petites entreprises se trouvent marginalisés et oubliés des autorités. A ce titre, ils ne demandent qu'une solution juste à leur encontre et vis-à-vis du reste de la chaîne des ouvriers à commencer par les collecteurs. Il s'agit là de 40 000 emplois interrompus depuis la mise en application de cette nouvelle loi. Pour renforcer leur cause, les conférenciers ont souligné que «la suspension de l'exportation dans ce domaine prive le Trésor public des revenus en devises de près de 50% des recettes des exportations hors hydrocarbure». Lors de la tenue de leur réunion le 10 novembre dernier au niveau de l'UGTA, le comité national des exportateurs de déchets et métaux ferreux et non ferreux a proposé quelques suggestions pour mettre fin à ce chaos notamment la création d'un comité de suivi, de contrôle et de concertation composé des acteurs intervenant dans l'activité en question auquel les exportateurs adhéreront obligatoirement ; exiger la carte de l'exportateur afin de les identifier et dresser un bulletin mensuel des cours des métaux ferreux et non ferreux dans le but d'astreindre les opérateurs économiques à respecter les cours boursiers à l'international.