Cacophonie - Entre la revendication des citoyens inscrits dans le cadre du programme Aadl-2001 et les gestionnaires de ce programme, le fossé se creuse chaque jour davantage. Durant la journée d'hier, plus de 600 citoyens inscrits dans le cadre du programme de logements depuis l'année 2001, se sont regroupés devant le siège de la direction générale de l'agence à Saïd-Hamdine pour dénoncer la gestion opaque du programme Aadl-2001. La gent féminine était massivement représentée dans ce sit-in pacifique pendant lequel les mots d'ordre scandés étaient quand même empreints d'une certaine violence verbale et où les gestionnaires de l'agence étaient traités de corrompus. «10 ans barakat, l'Aadl c'est des voleurs !» et «Où sont passés nos logements» prennent le dessus sur un autre mot d'ordre significatif de la revendication des protestataires : «Maffia de l'immobilier, l'histoire va vous démasquer !», scandait la foule qui grossissait à vue d'œil et qui brandissait banderoles et pancartes. Un important cordon de sécurité, a été dépêché pour faire face à d'éventuels dépassements. Cela fait déjà plusieurs années que ces citoyens ne cessent de déverser leur colère pour ce qu'ils appellent «un déni de droit devant la maffia de l'immobilier». Devant le portail hermétiquement fermé et le refus qui leur a été signifié en réponse à leur demande d'être reçus par les responsables de cette agence, les protestataires élèvent davantage la voix et expriment encore plus leur colère. «Nous avons déposé nos dossiers au mois d'août 2001. Ceux qui ont déposé les leurs après nous sont logés, mais pas nous. Les derniers arrivés sont les premiers servis», disent certains protestataires. D'autres parlent de fausses promesses avancées par les responsables de l'Aadl. «Les responsables nous abreuvent de mensonges pour calmer les esprits. Nous avons été longtemps bernés par les responsables qui tantôt disent que - le projet a été transféré à la Cnep/Immo, tantôt, ce sont les assiettes de terrains qui font défaut». Une argumentation que les protestataires réfutent. «Les emplacements des chalets de Rouiba, Réghaïa et Bordj-El-Kiffan représentent une solution pour le projet Aadl-2001», répondent d'autres qui soupçonnent un éventuel détournement de ces assiettes «par la maffia du foncier». «Il ne faut pas croire que toute la masse humaine qui se trouve devant le portail, est concernée par le programme de logements de 2001», nous dit d'emblée la chargée de communication de l'Aadl que nous avons approchée, hier, en l'absence du directeur général. «Il y a parmi la foule des personnes du site de Belle-Vue qui sont là pour un autre problème. Il y a ceux qui n'ont absolument rien versé et ceux qui ont déposé uniquement des dossiers», ajoute notre interlocutrice. Pour cette dernière catégorie, la chargée de communication dit clairement que «l'Aadl n'est pas obligée et n'a pas les moyens de loger la totalité des 47 000 personnes ayant déposé des dossiers au niveau de la seule wilaya d'Alger. Le dépôt de dossiers ne veut pas dire bénéficier automatiquement d'un logement». Pour ce qui est des 4 000 autres cas dont les dossiers ont été acceptés par les services de l'Aadl, la responsable de la communication demande un peu de patience aux futurs acquéreurs. Elle explique que «les assiettes de terrain sont disponibles. Il y a une assiette à Rouiba pour 2 000 logements qui seront réalisés par l'Aadl, et à Réghaïa pour la réalisation de 2 000 autres dont la réalisation est confiée à la Cnep/Immo et dont les dossiers ont été transférés vers cet organisme». Avant de conclure, notre interlocutrice nous fait savoir que «les entreprises de réalisation sont en place».