Satisfaction Les Israéliens se félicitent des déclarations «sans équivoque jamais entendues en 56 ans» faites par leur allié inconditionnel et actuel hôte de la Maison-Blanche qui, du coup, balaye la «feuille de route». Lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre israélien Ariel Sharon à l'issue d'entretiens à la Maison-Blanche, M. Bush a qualifié les initiatives de ce dernier d'évacuer Gaza et certaines zones de Cisjordanie d'«historiques et courageuses». Il a accepté indirectement le maintien à long terme de colonies juives en Cisjordanie en estimant irréaliste tout retour au tracé des frontières de l'armistice de 1949 (qui excluait Gaza, le Sinaï, la Cisjordanie, Jérusalem-Est et le Golan). Donnant gain de cause aux Israéliens sur un autre sujet sensible, George W. Bush a estimé que les réfugiés palestiniens devront s'installer dans l'Etat qui leur sera accordé dans le cadre d'un plan de paix sans possibilité de revenir en Israël. «Les Etats-Unis ont fait des déclarations sans équivoque jamais entendues en 56 ans», s'est félicité un haut responsable israélien. Seul gage pour les Palestiniens, M. Bush a souligné que la ligne de sécurité construite par les Israéliens en Cisjordanie devait être temporaire et non permanente et réaffirmé son soutien au principe d'un Etat palestinien indépendant. «La barrière, qui est en train d'être érigée par Israël dans le cadre de l'effort pour améliorer la sécurité, doit, comme votre gouvernement l'a indiqué, être une barrière de sécurité et non politique. Elle doit être temporaire plutôt que permanente et ne pas préjuger des solutions définitives sur le statut, y compris sur le tracé des frontières», a dit le président américain. Mais Ariel Sharon a indiqué, dans une lettre remise à George Bush, que la construction par Israël de cette ligne de sécurité allait s'accélérer. Pour le Premier ministre israélien, qui doit soumettre son plan aux membres de son parti Likoud dans deux semaines et dont la situation politique est fragile, le soutien américain est précieux. Les Palestiniens, furieux, ont dénoncé les déclarations du président américain Bush jugeant «irréaliste» un retour d'Israël aux frontières d'avant la guerre de juin 1967. Le Premier ministre palestinien Ahmad Qoreï a jugé «inacceptables» ces déclarations de soutien à Ariel Sharon. M. Bush n'a pas cité, hier mercredi, une seule fois lors de la conférence de presse avec M. Sharon, la «feuille de route», ce plan de règlement du conflit jusqu'à présent soutenu par les Etats-Unis, les Nations unies, l'Union européenne et la Russie.