Risques - «Des désodorisants et parfums d'ambiance vendus en Algérie et proposés encore à la vente sur le marché sont susceptibles d'empoisonner le consommateur à petit feu en dégageant dans l'air des produits toxiques et allergisants.» C'est ce qui ressort d'une enquête effectuée par un laborantin de la capitale. Ces produits censés éliminer les mauvaises odeurs d'intérieur, se sont révélés très dangereux pour la santé du citoyen car émettant dans l'air des particules toxiques et allergisantes. Beaucoup de voix se sont élevées contre ces produits à 80% d'origine chinoise afin de mettre fin ou du moins limiter l'importation et la vente de ces parfums «assassins». Cependant, ces produits continuent à garnir les rayons de nos grandes surfaces au vu et au su des autorités sanitaires. Par méconnaissance, les consommateurs n'hésitent pas à les acheter. Les analyses effectuées sur ces désodorisants sont pourtant sans équivoque : «Sur 35 désodorisants et parfums d'ambiance, mis en vente, il s'est avéré qu'aucun de ces produits n'est inoffensif et que la plupart chargent l'air de substances chimiques dangereuses et même très toxiques, à des seuils certes différents», affirment les analystes de ce laboratoire qui a souhaité garder l'anonymat. Après ce verdict saisissant, plusieurs associations ont interpellé les instances concernées pour interdire carrément leur utilisation, dans les lieux publics et obliger les fabricants, surtout locaux, à mentionner sur les emballages, les mentions : «Peut provoquer le cancer» ou «Peut provoquer des allergies». Les 35 produits testés, à savoir 5 aérosols traditionnels, 3 vaporisateurs concentrés, 5 gels, 12 diffuseurs, 5 bougies parfumées et 5 huiles essentielles, émettent tous, à des degrés divers, des molécules dangereuses. Parmi ces produits incriminés, cinq s'avèrent très nocifs. Ils dégagent des niveaux particulièrement élevés de benzène et de formaldéhyde. «Le premier est un hydrocarbure cancérigène reconnu et le second vient d'être classé cancérigène par le Centre international de recherche sur le cancer, et sont, par conséquent, strictement à éliminer. Il s'agit d'un cône bleu «IBA Sanaga épices marines», un diffuseur Air Wick Décosphère vanille et orchidée, un bâton d'encens bleu d'évasion de Monoprix, une lampe Berger Orange Cannelle et des bâtons d'encens fleur de vanille Ushuaia», nous informe notre source. Pour plus de précision et afin d'attirer l'attention du lecteur, la même source indique que les bâtons d'encens Ushuaia émettent, à eux seuls, 221 microgrammes par mètre cube d'air de benzène, soit 110 fois plus que le seuil toléré, 1250 microgrammes par mètre cube d'air de photalte et 69 microgrammes par mètre cube d'aide formaldéhyde, alors que le seuil recommandé par l'OMS ne dépasse pas les 10 microgrammes par mètre cube d'air. Le vaporisateur Brise Touch (fresh brin de muguet) est accusé, quant à lui, de changer l'air de 4655 microgrammes par mètre cube d'air de COV (Composé organique volatiles) parmi lesquels des allergènes et des perturbateurs endocriniens. Or, «au-delà de 200 microgrammes par mètre cube d'air, l'air ambiant n'est plus considéré comme sain», atteste le même laboratoire.