Interrogation - Bien que des communes aient réellement un déficit en foncier constructible à Boumerdès, se rabattre sur des terres agricoles pour y implanter du béton ne serait-il pas une manière d'opter pour le chemin le plus court ? La wilaya de Boumerdès entend retenir une quarantaine d'hectares sur son foncier agricole pour son transfert au profit du secteur de l'urbanisme et de la construction qui accuse actuellement un «déficit énorme» en foncier constructible, selon le président de l'APW. Cette décision a été adoptée par l'Assemblée populaire de la wilaya de Boumerdès lors de sa session ordinaire tenue cette semaine. «Les opérations de transfert du foncier agricole en foncier constructible se font sur la base du décret exécutif daté du 19 septembre 2003, définissant les conditions et modalités de récupération des assiettes foncières agricoles relevant du domaine de l'Etat et intégrées dans le tissu urbain», estime, pour sa part, une source des services agricoles (DSA). Selon le P/APW de Boumerdès, «11 communes de la wilaya accusent un déficit énorme en foncier constructible nécessaire pour l'implantation des différents projets de développement qui leur sont destinés». S'agissant des projets programmés à la réalisation sur le foncier ayant fait l'objet de cette retenue, ils sont relatifs, selon ce responsable, à «un programme de 800 Logements publics locatifs (LPL) prévu à Bordj Menaïel et un autre de 50 logements à Khemis El-Khechna, ainsi qu'à une piscine olympique, à une salle omnisports et à plus de 200 logements de différents types à implanter à Naciria». Ce foncier servira également à l'implantation d'un stade de proximité à Béni Amrane, un projet de 40 logements promotionnels à Si Mustapha, 200 autres unités à Chaabat El-Ameur et Ouled Hadadj, une maison de jeunes à Boumerdès, une salle omnisports et un camp de jeunes à Boudouaou El-Bahri et un cimetière à Larbaâtache, ajoute-t-on. Pour le Directeur de l'urbanisme et de la construction (DUC), le déficit en foncier accusé par les localités sus-citées trouve son explication principale dans les «séquelles du séisme du 21 mai 2003 ayant nécessité l'exploitation, en un laps de temps très court, d'importantes surfaces pour le relogement des sinistrés». En effet, de larges surfaces de ces communes ont été destinées, au lendemain du séisme, à l'implantation d'un programme de pas moins de 8 000 logements sociaux en vue du relogement des sinistrés, ainsi que d'une multitude d'autres programmes de logements de différents types destinés à la wilaya. L'exode rural qui a marqué la wilaya au milieu des années 90, est également avancé comme un facteur ayant concouru à la réduction du foncier constructible dans les centres urbains.