Aveu L?affaire de «dopage», dont a fait l?objet le gardien de l?USM Alger Hichem Mezaïr, la première du genre pour un footballeur algérien, suscite encore de sérieuses interrogations. Tout avait commencé, il y a une huitaine de jours lorsqu?une information émanant du club de Soustara indiquait que le gardien Mezaïr n?allait plus être aligné avec son équipe jusqu?à la fin de la saison. La raison de cette surprenante décision serait, toujours selon une source proche du club, la même que celle qui a poussé le staff technique à se passer du gardien international à la veille du premier match face au Cameroun de la CAN 2004. Dans un premier temps, la direction de l?USMA avait évoqué un problème de traumatisme du scaphoïde qui aurait empêché son gardien titulaire de s?entraîner avant que le scandale n?éclate au grand jour. Première conséquence : il est écarté du groupe et n?est pas titulaire pour le match de Ligue des champions face à l?ASFA Yennenga. Ce qui a relancé de plus belle la polémique née lors de la dernière CAN en Tunisie et l?absence de Mezaïr des quatre matches que les Verts ont disputés prétextant une intoxication alimentaire. L?argument avancé par le staff technique en avait alors étonné plus d?un du fait que Mezaïr était en superforme à la veille de cette CAN et qu?il avait eu tout le temps de récupérer pour retrouver sa place de gardien numéro 1. Vint par la suite un communiqué du comité directeur de l?USMA dans lequel le club confirme la mise à l?écart du joueur non pas parce qu?il a été coupable de dopage dans le sens de vouloir améliorer ses performances, mais pour avoir commis l?erreur de consommer un produit dont il ignorait l?interdiction. Evidemment, les dirigeants de l?USMA ont voulu arrondir les angles de cette affaire (et c?est légitime d?ailleurs) afin de protéger le joueur d?un lynchage médiatique et d?éviter au club d?être éclaboussé par un scandale dont il n?avait pas besoin. D?autant que l?USMA, par simple coïncidence ou faisant véritablement l?objet d?un complot ourdi, se retrouve attaquée de toutes parts ces derniers temps. Ce qui explique un peu la contre-attaque du comité directeur des Rouge et Noir qui révèle que Mezaïr a été privé de sa prime de 1 million de dinars pour les matchs de la CAN à l?instar de tous ses autres coéquipiers et qu?il restera avec l?équipe et fera même le voyage du Burkina Faso pour le match retour face à l?ASFA Yennenga. Seulement, hier, lors de nos investigations autour de cette affaire qui cache encore plusieurs zones d?ombre, une source médicale proche de la FAF nous a confirmé que Mezaïr n?avait jamais été dopé avant la CAN et que le test antidopage effectué sur tous les joueurs avant leur départ vers Sousse a été négatif pour tous les sélectionnés, y compris Mezaïr. Notre source appuie cette thèse, du moins qui a l?air plausible, par le fait que les tests ont été effectués dans un laboratoire à Tunis (le seul avec celui de Johannesburg à être spécialisé en Afrique) et que si le gardien de l?USMA était dopé, il aurait été automatiquement signalé à la CAF. Ce qui fait que l?argument de l?intoxication redevient valable pour la mise à l?écart de ce joueur lors de la CAN. Autres faits troublants : de retour au pays, Mezaïr reprend la compétition nationale et joue normalement ses matches avec son club, puis boum ! Il est déclaré positif ; mais pour quel test ? Et pour quel produit ? Selon notre source médicale, il n?y a aucun doute : Mezaïr a dû consommer un produit (dopant ou du cannabis comme le supposent d?autres informations) tout récemment et que les traces ont dû surgir lors d?un contrôle récent. Mais quel est ce test qui a été effectué après la CAN ? Cela reste un véritable mystère sachant que les tests antidopage, décidés par la FAF au début de la saison dernière, ont été vite abandonnés pour des raisons encore confuses comme l?est cette affaire Mezaïr. Ce dernier se trouve actuellement chez lui à Tlemcen où il tente de retrouver du réconfort auprès de sa famille et de ses amis, loin du tumulte de la capitale et des pressions de la presse et de l?opinion. Les dirigeants et les joueurs de l?USMA ont, eux aussi, exprimé leur soutien à leur gardien par la voie d?un communiqué et par des appels à l?intéressé. Mais toujours est-il que cette affaire renferme encore des zones d?ombre : quel est ce mystérieux produit que Hichem aurait consommé ou pris ? Quand a-t-il effectué ce test qui s?est révélé positif, sachant qu?avant la CAN il n?a pas été dopé, comme le confirme notre source médicale ? Quelle est la véritable raison de sa mise à l?écart à Sousse ? Et, enfin, pourquoi cette affaire éclate à cette période bien précise de la saison au moment même où le club algérois est «attaqué» de toutes parts alors qu?il joue sur trois tableaux : championnat, coupe et Ligue des champions africaine ?