Diplomatie - Le nouveau ministre marocain des Affaires étrangères est attendu aujourd'hui lundi à Alger pour relancer les liens entre les deux pays et «dynamiser» l'Union du Maghreb arabe. Il s'agit de la première visite à l'étranger de Saad Eddine Othmani, un des principaux dirigeants du parti islamiste Justice et Développement (PJD) vainqueur des élections législatives, et de la première visite en Algérie d'un chef de la diplomatie marocaine depuis celle de Mohamed Benaïssa en 2003. La précédente remontait à 1989. Cette visite de deux jours, à l'invitation du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, s'inscrit dans un contexte marqué par des changements dans le monde et à la veille d'une «volonté partagée» de tous les pays de la région de relancer l'Union du Maghreb arabe (UMA), a déclaré le ministre délégué aux Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Le roi Mohammed VI avait expressément appelé à un réchauffement des liens dans son discours du trône le 30 juillet dernier. «Nous tenons à l'amorce d'une nouvelle dynamique ouverte sur le règlement de tous les problèmes en suspens, en prélude à une normalisation totale des relations bilatérales, y compris la réouverture des frontières terrestres», fermées depuis 1994, avait-il déclaré. Mais pour M. Messahel, «la question de la réouverture de la frontière n'est pas à l'ordre du jour. Elle n'a pas été évoquée ni par la partie algérienne ni par la partie marocaine lors des différentes discussions tenues entre les responsables des deux pays», faisant observer que cette question «trouvera sa solution un jour». Le ministre délégué a souligné, à ce propos, que «les réunions sectorielles aboutissent beaucoup plus», rappelant qu'en novembre 2011 à Marrakech, l'Algérie et le Maroc avaient convenu d'élargir ces visites à plusieurs secteurs. «C'est cette densification qui va donner plus de visibilité aux rapports entre les deux pays», a-t-il dit. Début janvier, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, avait déclaré que la fermeture des frontières entre «les deux pays frères n'a jamais été considérée comme une décision définitive», précisant que «le rapprochement qui s'opère depuis plusieurs mois avec le Maroc plaide pour une normalisation des relations à terme avec ce pays». Medelci avait également fait part, en début 2011, des efforts consentis par les deux pays pour l'instauration d'un «nouveau climat positif» à même de favoriser la dynamisation des relations bilatérales. Cette initiative de dynamisation des relations, avait-il souligné, devra donner lieu à une «avancée positive» pour l'activation et la consolidation des relations de coopération économique et sociale entre les deux pays. Outre les relations bilatérales, les entretiens algéro-marocains porteront sur les moyens «susceptibles de relancer l'Union du Maghreb arabe en réorganisant certaines de ses institutions et de ses mécanismes en vue d'une meilleure efficacité», a indiqué le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, Amar Belani.