Décompte - 89,4% des votants ont dit oui , 753 208 ont dit non soit 9%, et il y a eu 132 920 bulletins nuls. La nouvelle Constitution syrienne a été largement approuvée, a annoncé hier lundi le ministre de l'Intérieur, mais la participation n'a atteint que 57,4% en raison des violences qui secouent le pays depuis près d'un an. «Sur 14,58 millions d'inscrits sur les listes électorales, 8,37 millions se sont rendus aux urnes, soit un taux de participation de 57,4%», a déclaré aux journalistes le ministre, Mohammed Ibrahim al-Chaar. «Le projet de référendum a été approuvé par 89,4% des votants», a-t-il ajouté. «Il y a eu une grande affluence en dépit des menaces proférées dans certaines régions par les groupes terroristes armés et malgré les campagnes d'incitation (au boycottage) lancées par des médias perfides pour empêcher les citoyens d'exercer leur droit et nuire à cette opération démocratique qui s'est déroulée en toute liberté et transparence», a dit M. Chaar. «S'il n'y avait eu des blocages dans certaines régions où sévissent des gens armés, le taux de participation aurait été beaucoup plus important, mais l'essentiel c'est que le peuple syrien a décidé de son avenir par ce référendum et il a compris que cette Constitution lui permettra de réaliser ses aspirations dans tous les domaines», a-t-il dit. Le ministre a cité les régions de Homs (centre) ou d'Idleb (nord-ouest), où «des terroristes ont essayé de bloquer cette opération, mais n'ont réussi que de manière partielle». Depuis le début de la révolte en mars 2011, le régime attribue les violences à des «gangs terroristes armés». M. Chaab a précisé que «753 208 votants ont dit 'non' à cette nouvelle Constitution, soit 9%, et il y a eu 132 920 bulletins nuls». Les pays occidentaux notamment la France et la Grande-Bretagne ont dénoncé le référendum organisé dimanche, estimant qu'il n'avait aucune crédibilité du fait de la poursuite en parallèle des violences. Washington l'a qualifié de «plaisanterie». L'opposition syrienne et les militants pro-démocratie, qui exigent le départ du président Bachar al-Assad, avaient appelé à boycotter ce scrutin. Bachar al-Assad, qui a succédé en 2000 à son père Hafez, fait face depuis mars 2011 à une révolte sans précédent que ses forces répriment dans le sang. Son deuxième mandat s'achève en 2014. Si l'article 88 prévoit que le président ne peut être élu que pour deux septennats, l'article 155 précise que ces dispositions ne s'appliqueront qu'à partir de la prochaine présidentielle prévue en 2014. Cela permet en théorie à M. Assad de rester au pouvoir encore 16 ans.