Atouts - La wilaya de Tizi Ouzou présente ses propres spécificités qui en font une région à l'immense potentiel touristique. Outre son histoire, son art, sa culture et ses coutumes, elle peut allier tourisme balnéaire et tourisme de montagne, voire prétendre s'essayer à l'écotourisme. Cependant, pour des raisons multiples auxquelles s'est greffée une situation sécuritaire difficile, cette région vit un marasme économique sans précédent. Avec une façade maritime de 85 km, son relief montagneux qui représente 83% de sa superficie, la majestueuse chaîne du Djurdjura qui culmine à 2 308 m, véritable bastion naturel, citadelle imprenable qui comprend des sites comme Tala Guilef, Lalla Khadidja, le lac Goulmime, le gouffre de Boussouil, ainsi que la grotte de Macchabée et le pic de Azrou N'Thor (sites intégrés dans le parc national du Djurdjura classé réserve mondiale de la biosphère), le tourisme qui peut constituer une vraie alternative de développement reste le souffre-douleur de cette région. La wilaya est dotée d'infrastructures touristiques qui sont non seulement insuffisantes, mais surtout à développer en lançant une vraie politique à même de redorer le blason de ce secteur stratégique. En 2009, la direction du tourisme avait élaboré un plan d'action visant à développer le secteur. Outre les études portant sur le développement du foncier touristique que comprend la wilaya et l'investissement, il est question du contrôle des établissements touristiques, entres autres hôtels et restaurants, ainsi que celui des agences de voyages. Les opérations de contrôle à elles seules sont insuffisantes et ne peuvent booster un secteur aussi vital. Il faut d'abord songer à l'infrastructure qui reste de loin insignifiante. Elle compte 49 hôtels d'une capacité d'accueil de 2 316 lits répartis par catégorie de classement dont un hôtel 4 étoiles, trois hôtels 3 étoiles, trois hôtels 2 étoiles, un hôtel 1 étoile et le reste non classé. De 2008 à nos jours, un seul établissement d'une capacité de 33 lits, à Tizi Ghennif, a bénéficié d'une autorisation d'exploitation. Cependant et malgré les manques et les autres turpitudes auxquels il fait face, le secteur du tourisme engrange de gros bénéfices, selon les données obtenues auprès de la direction du tourisme. Ainsi, l'année dernière (2011), a enregistré des gains trois fois supérieurs à ceux enregistrés en 2010. Estimés à cinq cents millions quarante-huit mille dinars en 2010, les gains ont atteint le taux de un milliard quatre cents millions de dinars, dont 1 112 millions générés par les établissements hôteliers, et 244 millions de dinars par les agences de voyages. Il faut préciser que la wilaya enregistre un flux important de touristes, estimé l'année dernière à 127 375 estivants, dont 9 096 étrangers. 16 hôtels toujours fermés Au moment où l'infrastructure demeure insuffisante, on compte pas moins de 16 hôtels toujours fermés depuis des années. Ces hôtels totalisent une capacité d'accueil dépassant les 680 lits, selon les chiffres de la Direction du tourisme et de l'artisanat de la wilaya. Il s'agit de l'hôtel Al-Arz, Larbaâ Nath Irathen, de la station de Boghni, de l'hôtel Cantina à Tirmitine, d'Al-Faysel à Tizi Ouzou, de La baie de Tigzirt, ainsi que trois autres hôtels fermés momentanément en attendant le règlement de leur situation. Il s'agit d' Al-Kahina à Mekla, du Relais Routier à Azeffoun et d'un autre hôtel à Tigzirt. En outre, il existe d'autres hôtels fermés sur ordre de l'administration et des autorités locales de la wilaya de Tizi Ouzou, dont Le Dragon d'Or à Tizi Ouzou, Le Djurdjura à Boghni, de la Sarl Sébaou et Grande Kabylie à Tizi Ouzou, de l'hôtel des Trois frères et du Chez-Nous à Tigzirt. Il est à signaler, qu'après la fermeture de ces établissements hôteliers, l'activité touristique a nettement régressé. Aujourd'hui, elle ne compte plus que 33 hôtels en activité. 16 projets inscrits Le secteur sera renforcé par 16 projets dont a bénéficié la wilaya de Tizi Ouzou dans le cadre de sa réhabilitation. L'enveloppe financière consacrée à ces projets dont la capacité d'accueil est de l'ordre de 1 370 lits, est de 1 milliard 628 millions de dinars. Il est à signaler que les travaux de réalisation sont entamés pour 10 projets sur les 16 programmés. Le lancement des six autres reste suspendu à la levée des contraintes d'ordre administratif liées essentiellement au permis de construction et à l'insuffisance des enveloppes financières consacrées à cet effet. Par ailleurs, il est à signaler que ce projet n'est que le début d'un long programme qui vise à donner un souffle nouveau au tourisme, via l'exploitation des Zones d'extension touristique (ZET) ou les zones touristiques par des entreprises privées qui ont maintes fois affiché leur intention d'investir dans le domaine. Citons aussi la mobilisation d'une importante enveloppe financière destinée à la réhabilitation de la station de montagne de Tala Guilef, dont l'hôtel El-Arz et Iguider, incendiés par les groupes armés en janvier 1995. Le projet de reprise de cette station d'hiver, notamment le télésiège dont une expertise décidera si elle sera réhabilitée ou carrément reconstruite, se poursuit. L'hôtel en question, véritable bijou «planté» au milieu de cèdres millénaires, était classé 2 étoiles et avait une capacité d'accueil de 169 lits en hébergement hôtel (77 chambres et 2 appartements) et 289 lits en extension (51 chambres, 35 duplex et 3 appartements). Seulement il a été complètement détruit par un acte terroriste perpétré le 20 janvier 1995. El-Arz et Iguider totalisent 526 lits. Il est utile de signaler que deux autres hôtels et une auberge vont bénéficier de travaux de réhabilitation après que le ministère du tourisme eut introduit une demande d'octroi d'un budget au Conseil des participations de l'Etat (CPE). Il s'agit du Belloua et de Lalla Khadidja ainsi que de l'auberge Le bracelet d'argent de Béni Yenni gérée par l'Entreprise touristique de Kabylie (ETK). Cela à coûté une enveloppe de 50 milliards de dinars dégagée pour la modernisation des 5 établissements hôteliers.