Ils continuent de percevoir une allocaton allant de 1 000 à 4 000 DA parce qu'il faut «des lustres» aux pouvoirs publics pour dégager la forme de sa revalorisation. Le texte de loi censé protéger leur droit à l'insertion professionnelle n'est pas appliqué cinq ans après son élaboration. Voilà la sollicitude dont font objet nos handicapés ! Quand est-ce que les pouvoirs publics prendront des décisions «concrètes» en faveur de cette frange de la population ? Les pouvoirs publics ont annoncé, en grande pompe, il y a quelque temps, la revalorisation de l'allocation accordée aux personnes handicapées qui va actuellement de 1 000 à 4 000 DA/mois. Cette annonce a été faite et médiatisée puis un silence s'en est suivi. Interrogé sur cette question pour ne pas dire ce «recul», le directeur de la protection et l'insertion des personnes handicapées au ministère de la Solidarité nationale, M. Ali Nabaoui, a assuré que la revalorisation de cette allocation est toujours à l'ordre du jour. «On est toujours en train de chercher et de voir comment la revaloriser. Je peux assurer une chose, c'est que cette revalorisation va reposer sur certaines nouvelles approches, c'est-à-dire qu'elle dépendra du degré de l'incapacité de la personne handicapée», a expliqué M. Nabaoui lors de son intervention ce matin sur la chaîne III. Selon lui, l'Etat ne peut pas donner une allocation uniforme à tous les handicapés. «Donc avec cette allocation, on peut dire que nous allons répondre à un besoin spécifique. S'il s'agit d'une personne handicapée lourdement atteinte, il lui faudra des compensations plus importantes qu'une autre personne qui a un léger handicap», a-t-il poursuivi. A une question de savoir la date d'entrée en vigueur de cette allocation et sur sa valeur, il a répondu qu'il ne peut pas répondre à ces deux questions. Alors qu'il est fait obligation aux entreprises de prévoir 1 % de leurs effectifs aux handicapés, ces entités ne respectent pas cette disposition. Interrogé sur ce point, M. Nabaoui a indiqué que des mesures à la fois incitatives et contraignantes ont été prises pour faire face à ce problème. «Je peux vous rassurer qu'un texte est finalisé. Il va être prochainement proposé au secrétariat général du gouvernement», a-t-il indiqué. Ce texte porte sur les modalités d'application de l'obligation de consacrer au moins 1 % des postes de travail aux personnes handicapées. «Celui qui ne respecte pas cette disposition sera contraint de verser une contribution financière dans un fonds spécial d'insertion qui va revenir plus tard aux personnes handicapées», a expliqué M. Nabaoui. «Dans le même texte, on trouve d'autre part ce qu'on appelle la reconnaissance du statut de travailleur handicapé. Ce statut va permettre au travailleur handicapés de bénéficier d'aménagement de poste de travail, d'aménagement de l'environnement de travail et va leur permettre également de bénéficier de l'aménagement du temps de travail», a-t-il ajouté. L'autre point contenu dans ce texte, explique-t-il, concerne la subvention financière octroyée par l'Etat aux entreprises publiques et privées lors de l'aménagement des postes de travail. «Ce texte est à la fois incitatif et contraignant», a conclu M. Nabaoui. Ce que n'a pas dit M. Nabaoui qui a annoncé que le texte est finalisé, c'est que la loi est adoptée il y a pratiquement 5 ans. C'est-à-dire que le texte et les applications n'ont pas vu le jour jusqu'à aujourd'hui. Un retard de cinq ans….