Cette semaine a été particulièrement dramatique pour ce qui est du nombre des victimes : 25 morts et 44 blessés en l'espace de deux jours seulement. Les chiffres macabres se suivent à un rythme tel qu'ils se banalisent. Et on finit par croire qu'il est normal que l'on meurt autant sur la route, que notre pays soit classé au 4e rang mondial des accidents de la route et occupe la première place dans le Maghreb et le Monde arabe. Triste palmarès ! Dix-huit (18) personnes ont été blessées hier lundi dans une collision entre un minibus et un poids lourd sur la RN 16, non loin de la localité de Mechroha (Souk Ahras). Agées entre 18 et 57 ans, les victimes de cet accident qui s'est produit au lieudit Boulahrach ont été évacuées vers l'hôpital régional de Souk Ahras, A Djelfa, trois personnes sont mortes et cinq autres ont été grièvement blessées dans un accident survenu dimanche sur la RN1 reliant Ain Ouessara (Djelfa) et Boughezoul (Médéa). Cinq enfants de la même famille ont également été blessés dans cet accident qui est survenu lorsqu'un véhicule touristique est entré en collision avec un camion. Par ailleurs, une femme a trouvé la mort et neuf autres personnes ont été blessées dimanche également à Tlemcen lorsqu'un autobus est entré en collision avec un camion. Le summum de l'horreur pour cette semaine, eut pour théâtre Tiaret ou Vingt-et-une personnes ont été tuées et plus de 30 autre blessées dans la nuit de samedi à dimanche lorsqu'un autocar est tombé dans un ravin. L'augmentation de 28% des accidents de la route, enregistrée en 2011 par rapport à 2010, n'a décidément pas eu raison des comportements inadmissibles de certains conducteurs. Ces derniers, au mépris de toute forme de loi ou même de respect de la vie, font prendre, par leur inconscience, les plus grands risques à des gens qui ne demandaient qu'à être transportés pour rejoindre leurs lieux de travail, leurs familles ou leurs enfants. Cette hécatombe souvent imputée aux transporteurs de voyageurs urbains et suburbains ne semble pas, inquiéter, outre mesure, les acteurs concernés du secteur, ministères, administrations, associations civiles ou syndicales ni même les transporteurs eux même. L'état déplorable de certains bus, vétustes, à des années lumières des normes exigées, qui continuent d'être en circulation est l'un des facteurs aggravants qui rend ces engins de la « mort » doublement meurtriers. Un seul objectif « le profit », très loin du souci des règles élémentaires en termes de respect du code de la route, et encore moins de la sécurité des passagers. Arrêts improvisés sur l'itinéraire, en plein virages, en passant par les excès de vitesse et les dépassements dangereux, rien ne les arrête, nous passerons sur l'état de confort déplorable dans lequel se trouvent beaucoup de ces bus, sièges éventrés et crasseux, vitres cassées . Les pratiques de certains propriétaires de bus peuvent, en outre, expliquer beaucoup de débordements, dont se rendent coupables ces inconscients. Ainsi, nous dira Fouad, receveur de bus, «certains propriétaires de bus louent leurs véhicules à des chauffeurs moyennant un forfait de 5000 DA par jour. Ces derniers pour rentabiliser leur journée, n'hésitent pas à faire en sorte de maximiser le nombre de navettes. Ce qui les pousse évidement à prendre des risques inconsidérés, notamment en termes de vitesse ». Ce sont des dizaines de familles Algériennes qui perdent un proche chaque jour à cause de ces comportements purement spéculatifs. 19 morts et 28 blessés, dimanche lorsqu'un bus assurant la liaison Hassi- Messaoud-Oran via Tiaret a brusquement dérapé pour finir dans un ravin. Pour ne citer que le drame le plus récent. Combien de morts encore pour que les pouvoir publics, notamment les structures relevant du ministère du transport et du commerce décident de donner la parades à ces véritables « tueurs en séries ».