Décision - 46 directeurs d'hôpitaux publics, sur un total de 600, ont été suspendus «provisoirement» de leurs fonctions pour ne pas avoir présenté les prévisions pour les besoins de leurs établissements en médicaments pour l'année 2012. C'est ce qu'a annoncé, hier, le ministre de la Santé. Ould Abbès a ajouté que les responsables concernés par cette suspension n'ont pas remis la liste de leurs besoins dans les délais fixés. «La récréation est terminée et le ministère n'a que faire de ceux qui ne font pas leur travail», a-t-il ajouté. La non-présentation des prévisions relatives aux médicaments dont ont besoin les hôpitaux est l'une des causes de la pénurie de médicaments», a expliqué le ministre de la Santé. Ould Abbès a, par ailleurs, mis en garde les opérateurs privés qui ne respectent pas leurs engagements avec le ministère en matière d'application du programme d'importation de médicaments 2012. Les opérateurs qui ne respectent pas leurs engagements se verront retirer l'agrément, a-t-il affirmé lors d'une rencontre au siège du ministère avec les opérateurs privés en charge de l'importation de médicaments. Le ministre a fixé au 20 avril prochain le dernier délai pour la mise en œuvre du programme arrêté par les deux parties le 15 novembre 2011, faute de quoi, il sera procédé au retrait des agréments. 619 produits seulement ont été importés sur 2 966 soit 20% des produits inscrits au programme prévisionnel arrêté par le ministère et les importateurs privés pour l'année 2012. Concernant les médicaments anticancer, le ministère a noté que les opérateurs privés ont appliqué 15 sur 134 programmes d'importation prévus. Les opérateurs privés doivent se conformer au programme conclu avec le ministère, d'autant plus que tous les moyens matériels ont été réunis par les services concernés, a insisté Ould Abbès. S'agissant de la pénurie de certains médicaments pour cancéreux, sidéens ou diabétiques, le premier responsable du secteur a souligné la disposition du ministère à coopérer avec les opérateurs privés en mesure de les importer dans des «délais record». Dans le souci d'éviter toute pénurie de médicaments à l'avenir, Ould Abbès a indiqué que des instructions ont été données à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) pour importer les médicaments dont le citoyen a besoin, notamment les anticancer et les antirétroviraux. Certains opérateurs privés ont, de leur côté, expliqué qu'ils n'ont pu importer les quantités prévues en raison des mesures «complexes» au niveau des Douanes, d'une part, et d'une concurrence «déloyale» d'entreprises qui importent les médicaments d'Inde et les conditionnent en Algérie, d'autre part. Le ministre de la Santé a précisé, à ce sujet, que l'agrément a été retiré à de nombreuses firmes chargées du conditionnement de médicaments. L'agrément leur permettait d'assurer le conditionnement de médicaments pendant deux années maximum avant de se lancer dans la production. Sur les 208 importateurs au niveau national, 50 seulement activent selon les normes, a rappelé le ministre, selon lequel de nombreux distributeurs ne respectent pas les conditions de travail requises et sont passibles de retrait de l'agrément. Grève des praticiens spécialistes Ould Abbès menace Des retenues sur salaire seront opérées à l'encontre des praticiens spécialistes de santé publique menaçant de déclencher une grève illimitée à compter du 1er avril prochain, a indiqué le ministre de la Santé. «Une instruction a été donnée pour procéder aux ponctions sur le salaire des praticiens spécialistes au cas où ils entameraient une grève illimitée début avril», a souligné Djamel Ould Abbès. Selon le ministre, la grève du 1er avril est «illégale» puisque la tutelle a répondu à toutes les revendications légitimes du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSSP). «S'il y a des considérations autres, je ne rentre pas dans ce jeu», a t-il dit.