Option n La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a menacé hier vendredi de recourir à la force pour préserver «l'intégrité territoriale» du Mali après la déclaration d'indépendance du territoire de l' «Azawad», dans le Nord, qu'elle rejette totalement et juge «nulle». Dans un communiqué, la Cédéao «rappelle à tous les groupes armés du Nord du Mali que le Mali est un et indivisible et qu'elle usera de tous les moyens, y compris le recours à la force, pour assurer l'intégrité territoriale du Mali». La Cédéao réaffirme également " son attachement à l'unité et à l'intégrité territoriale du Mali et met d'ores et déjà en garde contre toute velléité de proclamation d'une quelconque partie du Mali comme Etat souverain, qu'elle ne reconnaîtra pas ". Cette réaction est venue quelques heures après la déclaration de l'indépendance de l'Azawad, nord du Mali, par le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), une importante composante de la rébellion touareg malienne. La déclaration d'indépendance a soulevé un total rejet de la communauté internationale. L'Azawad, immense territoire, est situé au nord du fleuve Niger et comprend les trois régions administratives de Kidal, Tombouctou et Gao.Une semaine après le coup d'Etat militaire qui a renversé le 22 mars dernier à Bamako le président Amadou Toumani Touré, ces trois régions sont tombées en trois jours aux mains du MNLA, du mouvement islamiste Ansar Dine appuyé par des éléments d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et d'autres groupes criminels. Les voisins du Mali et membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) qui ont imposé un embargo diplomatique et économique total au Mali quelques jours après le coup d'Etat, envisagent d'y envoyer une force militaire de 2.000 à 3.000 hommes pour préserver l'intégrité du Mali: les chefs d'état-major des armées de la Cédéao, réunis jeudi dernier à Abidjan, ont élaboré un " mandat " pour cette force susceptible d'être envoyée au Mali en pleine crise, qui reste à valider par les chefs d'Etat de la région. Très vite, l'Union africaine (UA) a annoncé qu'elle " rejetait totalement la prétendue déclaration d'indépendance du Nord-Mali proclamée par un groupe touareg ". Le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, a ajouté dans un communiqué qu'il " condamnait fermement cette annonce, qui est nulle et sans aucune valeur ", et qu'il " appelait toute la communauté internationale à soutenir pleinement cette position de principe de l'Afrique ". Une position qui a gagné toute la communauté internationale qui rejette en bloc l'indépendance de l'Azawad. R. I. / Agences