Les participants au colloque national sur «La réalité du livre en Algérie : stratégies et enjeux», ouvert hier lundi, à Oran, ont insisté sur la nécessité de revaloriser le rôle éducatif et d'enseignement des bibliothèques et redonner «l'appétit» aux lecteurs. Le doyen de la faculté des sciences humaines et de civilisation islamique de l'université d'Oran a déclaré, dans son intervention, que «la problématique actuelle ne réside pas dans la réalisation de bibliothèques et de salles de lecture, mais dans la réticence du lecteur, ce qui pousse à réfléchir sur les moyens de l'attirer vers ces établissements culturels». Pour sa part, le chercheur, Hassina Bouadda, de l'université de Mostaganem, a insisté sur la nécessité «d'activer» les bibliothèques et les décrets de loi les régissant et redonner goût à la lecture publique, soulignant qu'il «est impossible de mener une politique culturelle en l'absence de communication entre l'institution officielle, les opérateurs du secteur, les intellectuels et les lecteurs». Dans son projet de recherche sur la politique culturelle du livre et de la lecture publique en Algérie, Mme Bouadda a indiqué que les responsables du secteur de la culture en Algérie affirment que la stratégie élaborée par l'Etat pour promouvoir le secteur du livre et de la lecture publique est caractérisée par la planification rationnelle et s'adapte à la réalité sociale et les mutations qui s'opèrent dans ce domaine. Des opérateurs dans le secteur du livre et de la lecture publique, qu'elle a interviewés au cours de son travail de recherche et dont un résumé a été présenté lors de cette rencontre, estiment, a-t-elle dit, que cette «stratégie n'est pas un indicateur du développement du secteur du livre dont les structures sont quasi désertes et manquent de gestion efficace».