Mouvement - Le Festival culturel européen dans sa 13e édition se poursuit à la salle Ibn Zeydoun et ce, jusqu'au 31 mai. Pour la soirée d'hier, le public a pu apprécier la performance chorégraphique présentée par la compagnie italienne de danse Artemis Danza de Parme. L'originalité de ce spectacle tient au fait que cette formation a revisité le cinéma italien, en s'inspirant avec beaucoup d'imagination de la filmographie du cinéaste Federico Fellini, considéré comme l'un des plus grands réalisateurs du cinéma italien. Le spectacle a pour titre ‘I Bislacchi' (Les extravagants) et ce, en hommage à Federico Fellini, celui qui a laissé une empreinte indélébile à travers des œuvres à la fois captivantes et émouvantes. Figure emblématique du cinéma italien, Federico Fellini, décédé en 1993 à l'âge de 73 ans, a laissé une filmographie d'une trentaine de films dont ‘La dolce vita', Palme d'or du meilleur réalisateur du festival de Cannes en 1960. Le spectacle était tantôt captivant, tantôt émouvant tant l'expression du corps se voulait saisissante. En effet, le jeu proposé au public laissait à découvrir les œuvres du cinéaste à travers une jolie performance chorégraphique, une mise en scène riche en poésie et en émotions. Des danseurs, souples et dynamiques, investissent aussitôt l'espace scénique, le marquent de leur corps en perpétuel mouvement, en déplacement toujours recommencé, renouvelé. L'itinéraire chorégraphique tracé, ici et là, à travers la scène, est ponctué de musiques extraites des grands classiques de Federico Fellini, à l'exemple de ‘Huit et demi', ‘La dolce vita' ou encore de ‘Les clowns'. Ainsi, les danseurs évoluant dans une chorégraphie minutieusement élaborée et d'inspiration contemporaine, ont réinventé, l'instant d'un spectacle, les images, les scènes et même les personnages des films du cinéaste sur les notes et rythmes de la lancinante musique de Nina Rota. Mêlant l'expression corporelle à celle du visage, les danseurs se sont déployés en toute harmonie et délicatesse avec des notes musicales vives, chargées d'émotions, mettant en avant l'esprit des films du cinéaste italien. Images, scènes et personnages du cinéaste ont été évoqués tout au long de la performance signée par la chorégraphe Monica Casadei. Le spectacle s'est caractérisé par l'authenticité dans la démarche, et l'approche s'avérait appropriée au plan artistique, car la compagnie a su associer avec un esprit créatif l'imaginaire cinématographique à l'esthétique chorégraphique. Le jeu où l'on pouvait déceler effectivement de l'authenticité avérée, de la curiosité pertinente et de l'audace joyeuse était démonstratif, purement créatif. Il incarne à merveille et ce, en mouvement, tout l'univers cinématographique de Federico Fellini qui s'est déroulé tel un film sous les yeux du public. La chorégraphie pouvait se présenter comme un véritable ballet avec sa gestuelle à la fois suspendue, inclinée, décalée et épurée, le tout constituant la base de son langage. Le spectacle continuellement renouvelé constitue une version autre du cinéma italien par le biais du langage corporel.