Ce festival consacré au cinéma méditerranéen accueille une participation algérienne réduite mais de qualité. Ce festival, accueilli chaque année par la belle ville de Montpellier, se déroulera du 26 octobre au 4 novembre. Les films retenus pour la sélection officielle constituent les meilleures productions récentes qu'on ne voit pas forcément sur les écrans monopolisés par les majors du septième art. Les puristes trouvent toujours leur compte avec les films qui viennent des Balkans, car ils sont toujours surprenants par leur dynamisme. Les thématiques qu'ils développent par le biais de voies inédites participent à l'enrichissement esthétique du cinéma. Ce festival permet aussi à de jeunes talents de faire leurs premières armes dans le domaine cinématographique. Ainsi, Cristian Mungiu, le réalisateur et scénariste roumain, lauréat de la Palme d'Or 2007 à Cannes, avec son film Quatre mois, trois semaines et deux jours « avait participé à Montpellier en 2001 au Cinemed avec un court métrage qui lui a permis de passer ensuite au long métrage ». Le 29e Festival va rendre hommage à un monstre sacré du cinéma italien et mondial, l'acteur Marcello Mastroianni. Vingt et un de ses films seront projetés et ce sera l'occasion de revoir notamment, et pour le plaisir, La dolce vita, film-culte réalisé par Federico Fellini en 1959. Contrairement à l'année dernière, où l'Algérie était absente du festival, pour cette édition, le long métrage de la cinéaste Nadia Cherabi-Labidi intitulé L'envers du miroir va nous donner l'illusion de la renaissance du cinéma national. La réalisatrice, sociologue de formation, qui avait commencé sa carrière cinématographique par la production de documentaires, signe avec ce film son premier long métrage. L'Envers du miroir raconte l'histoire d'un chauffeur de taxi à ses heures, interprété par l'excellent Rachid Farès, qui trouve sur le siège arrière de son véhicule, un nouveau-né abandonné par une cliente. Il retourne chez lui avec le bébé et convainc sa mère adoptive de le garder pour une nuit, le temps de retrouver la dernière cliente embarquée dans son véhicule. Dans la catégorie des films expérimentaux, le cinéaste d'origine algérienne Mehdi Meddaci, présentera au public Corps traversés. Ce petit film de vingt-deux minutes parle de trois lieux qui sont fondateurs pour le jeune cinéaste et d'abord de La Paillade qui est un quartier populaire de Montpellier où se côtoient diverses nationalités. Ensuite, le spectateur est transporté à Beyrouth, la ville martyre avant d'atterrir à El Djazaïr dont il dit : « Les îlots incarnent métaphoriquement mon rapport lyrique avec l'Algérie. Un espace fragmenté, émergeant de ma mémoire liquide, donnée et reprise par le mouvement de la mer Méditerranée. » A l'occasion du Cinemed, plus d'une centaine de films seront projetés pour concourir dans les différentes catégories comme le long métrage, le court métrage, les documentaires et les films expérimentaux.