Attaque - Les incidents qui ont marqué l'annonce hier après-midi des resultats du 1er tour font craindre le pire. Quelques heures à peine, après l'annonce des résultats officiels de l'élection présidentielle en Egypte, hier, le QG de campagne d'Ahmad Chafiq, dernier Premier ministre de Hosni Moubarak, a fait l'objet d'une violente attaque et a été saccagé. Un garage attenant au bâtiment, où étaient entreposés des affiches et des prospectus du candidat a, en outre, été entièrement carbonisé. Ainsi, des milliers de prospectus jonchaient le sol devant la villa du quartier de Dokki où le candidat a installé son QG, et quelques dizaines de ses partisans scandaient «Par notre âme et notre sang, nous nous sacrifierons pour toi, Chafiq». Huit personnes ont été arrêtées à proximité et alentours du QG, selon une source policière, suite aux heurts qui ont opposé dans la soirée un millier de manifestants anti-Chafiq. Parmi elles des partisans d'un candidat de gauche vaincu au premier tour, et des individus en civil sur la place Tahrir, site emblématique de la révolte contre Moubarak début 2011. Les partisans de Chafiq ont accusé notamment les Frères musulmans et des mouvements des jeunes pro-démocraties d'être à l'origine de cet acte. Avec 24,7% des voix pour Morsi et 23.6% pour Chafiq, ce duel s'annonce particulièrement tendu, en raison notamment des projets diamétralement opposés. D'une part, un islamiste conservateur et de l'autre un symbole de l'ancien régime issu de l'appareil militaire. Morsi a bénéficié du soutien du puissant réseau militant de la confrérie islamiste, qui vaut aux Frères musulmans de détenir déjà près de la moitié des sièges de députés dans le plus peuplé des pays arabes. Ils accusent M. Chafiq, ancien chef d'état-major de l'armée de l'air, d'être l'homme des militaires qui dirigent le pays depuis la chute de Moubarak. Les deux finalistes ont très vite tenté de rassembler les soutiens, en appelant leurs rivaux malheureux à se rallier à eux et en multipliant ces derniers jours les promesses de préserver les acquis de la «révolution». Ils ont aussi assuré qu'ils gouverneraient au nom de tous les Egyptiens, dans l'espoir d'élargir leur base électorale, notamment auprès des jeunes. Le nationaliste arabe Hamdeen Sabbahi est arrivé en troisième position, avec 20,7% des suffrages. Viennent ensuite l'islamiste modéré Abdel Moneim Aboul Foutouh et l'ex-ministre des Affaires étrangères Amr Moussa.