La première projection en Algérie du film «Le repenti» de Merzak Allouache a eu lieu jeudi à la cinémathèque de Béjaïa, dans le cadre des rencontres cinématographies de Béjaïa. Ayant pour décor la ville d'El Bayadh, le film relate l'histoire du retour du maquis du jeune Rachid, interprété par Nabil Asli, à la faveur de la loi sur la réconciliation nationale et de sa confrontation avec Lakhdar et Djamila (Khaled Benaïssa et Adila Bendimerad), un couple endeuillé par le rapt de leur fille Selma dont ils veulent retrouver la tombe. «J'ai commencé le tournage de ce film le jour qui a suivi la projection de «Normal» au festival du film arabe d'Oran, c'est un film tourné dans l'urgence et la colère», explique Merzak Allouache. La première personne à intervenir dans le débat qui a suivi la projection a été très critique vis-à-vis du film, reprochant à son réalisateur «de faire de la décennie noire un marché avec des financements étrangers». Une intervention qui a provoqué une réaction houleuse d'une partie du public. «Ce n'est pas un film fait pour donner des leçons et ce n'est pas non plus un tract» a rétorqué Merzak Allouache. D'autres intervenants ont salué la prestation des acteurs, en particulier celle de Nabil Asli et de Adila Bendimerad. Ces derniers ont évoqué la manière avec laquelle ils ont abordé le tournage du film, qualifiée par Adila Bendimerad de «confrontation difficile avec un passé douloureux». Le réalisateur a, quant à lui, regretté que le débat ne soit pas plus «apaisé», confiant par ailleurs son «dépit de se faire personnellement insulter après chaque projection». R.C/APS