Couple Sarah et Kamel sont mariés. Elle a 38 ans et enseigne au lycée. Lui, 40 ans, est cadre dans une banque. Ils résident à Béjaïa. Après huit ans de mariage, ils ont recouru à la Procréation médicalement assistée, après que la stérilité masculine s?est confirmée. Sur conseil de leur gynécologue, ils se sont rendus en 2000, en Tunisie. «Nous avons tenté l?expérience une première fois à la clinique des Jasmins, mais sans résultat. Nous avons séjourné là-bas pendant 20 jours, car nous ignorions comment cela se passait. Nous avons dû débourser 30 millions de centimes tous frais compris. A la seconde tentative, nous avons passé une semaine seulement et avons dépensé 25 millions de centimes. On a transféré deux embryons, mais un seul a réussi. Il faut savoir que nous avons effectué toutes les analyses nécessaires à Béjaïa, y compris le test de grossesse. Ce dernier s?est avéré positif. Je ne peux vous décrire la joie qui nous a envahis tous les deux, mais aussi nos familles. Une fois enceinte, j?ai continué le suivi de ma grossesse chez mon gynécologue. Aujourd?hui, nous sommes parents d?un garçon, prénommé Amine qui vient d?avoir un an». Un autre couple, une autre histoire, le même rêve. Karima et Hamid sont mariés depuis 13 ans. Elle a 38 ans et elle est cadre à Algérie-Poste, alors que lui, âgé de 40 ans, est professeur de maths au lycée. C?est aussi un cas de stérilité masculine. Ils sont à leur troisième tentative d?Intra-cytoplasmique sperme injection (Icsi). Ils ont, eux, opté pour les cliniques algériennes et sont pris en charge par le Centre de traitement de la stérilité (Cets) à El-Biar. Ils se sont confiés à nous pour nous raconter leur parcours, leurs déceptions et la force de leur désir d?avoir un enfant. «Nous nous sommes beaucoup informés sur les techniques de Procréation médicalement assistée, sur internet particulièrement. Mais nous avons dû attendre parce qu?il n?y avait que l?un d?entre nous qui travaillait. Lorsque le deuxième salaire est arrivé, nous nous sommes décidés à aller consulter un spécialiste et nous soigner. C?est pour cela que nous continuons, malgré les coûts excessifs, à retenter l?expérience. D?autant qu?à chaque fois, cela a réussi. Il faut savoir qu?au moins 27 flacons de Puridon, en fonction de l?âge, sont prescrits à raison de 4 500 jusqu?à 4 700 DA le flacon. Trois flacons sont injectés par jour. Le traitement a coûté 17 millions au total, à notre première expérience. S?agissant de l?intervention, nous avons déboursé 10 millions de centimes, pour la seconde, 7 millions, alors que le traitement nous a coûté 10 millions de centimes. Les deux précédentes tentatives ont été fructueuses, malheureusement les grossesses n?ont pas abouti. Aujourd?hui, nous sommes à notre troisième tentative, je suis à deux mois de grossesse. Nous espérons que cette fois la grossesse arrivera à son terme». Notre troisième couple témoin a accepté de nous parler de son expérience, mais il a requis l?anonymat. Lui est TSS (technicien supérieur de la santé), elle, est cadre. Ils résident à Alger. Souffrant d?une stérilité masculine, ils sont allés en Belgique pour concrétiser leur rêve de parents. Après plusieurs tentatives infructueuses en Algérie. Eux, aussi, ont eu recours à l?Icsi. Bénéficiant d?une prise en charge pour des soins à l?étranger, ils profitent de l?opportunité pour subir des techniques de procréation en Belgique. Un traitement leur était prescrit, huit mois plus tard, ils sont convoqués pour le recueil des ovocytes et la fécondation par l?Icsi. La somme totale qu?ils ont eu à débourser s?est élevée à 50 millions de centimes tous frais compris, sans parler de l?argent qu?ils ont investi lors des tentatives infructueuses en Algérie. «Mais rien n?est trop cher comparé au cadeau que Dieu nous fait», ont-ils estimé. Aujourd?hui, ils sont les parents d?un garçon de deux mois.