Dégradation n «La plupart des bus, surtout ceux des opérateurs privés, doivent être retirés de la circulation», commentent à l'unanimité les usagers de banlieue. Cet avis est partagé par un riverain rencontré à la station de Tafourah qui nous dit d'un ton ironique : «On dirait qu'ils datent du début du siècle». Il arrive parfois que les portes ne se ferment pas et il ne faut surtout pas s'étonner si les sièges n'existent pas. Et même s'ils existent, ils sont souvent sales et bancals. Monter dans un bus vétuste est une véritable aventure ! nous dit-on à cet arrêt de bus. La scène s'est passée dans un bus assurant la ligne Tafourah-Douéra où un vieillard a été obligé d'ouvrir son parapluie à l'intérieur du bus pour se protéger de la pluie qui s'infiltrait à l'intérieur. Nombre de bus assurant plusieurs lignes à Tafourah sont complètement inondés durant l'hiver. «Le danger nous guette quotidiennement», clame une femme devant cette station qui évoque les dangers encourus à cause de ces engins de la mort.» Ces transporteurs sont-ils conscients du danger permanent vu l'état déliquescent de leurs bus.?», murmure un quadragénaire. «Où sont nos responsables censés mettre de l'ordre dans ce secteur ? D'où la question sur le rôle des contrôles techniques qui ne semblent franchement pas être dans l'agenda des autorités publiques», disent beaucoup de voyageurs. L'insuffisance des bus est une autre problématique qui se pose avec acuité. Cela se passe généralement pendant les jours de fête ou les week-ends. Cette situation pénalise grandement les citoyens qui doivent souvent s'armer de patience et de courage pour pouvoir se déplacer. Face à ce déficit, certains passagers impatients se rabattent sur les transports clandestins qui profitent de ces occasions pour imposer des tarifs qui dépassent tout entendement. Cette pratique est devenue aujourd'hui très fréquente dans la capitale et dans d'autres villes du pays. Elle est pratiquée par toutes les catégories de personnes : du simple chômeur, jusqu'à certains fonctionnaires pour boucler leur fin de mois. C'est une bouée de sauvetage surtout en fin de journée, lorsque la pression atteint son paroxysme et que les gens sont tous pressés de rentrer chez eux». Devant cette situation, les usagers des transports en commun gardent l'espoir en attendant l'extension du métro et ce, pour se délivrer définitivement de ce calvaire quotidien. S. L.