L'une des six militaires américains accusés de sévices sur les prisonniers irakiens a déclaré qu'elle avait agi sous les ordres directs du renseignement militaire qui voulait que les prisonniers soient déstabilisés avant les interrogatoires, rapporte le quotidien Washington Post dans son édition d?aujourd?hui samedi. Selon ce journal, l'officier de la police militaire, Sabrina Harman, affectée à la prison d'Abou Ghrib, a déclaré qu'elle avait la responsabilité de casser le moral des prisonniers avant l'interrogatoire. «Ils nous amenaient un ou plusieurs détenus en même temps, déjà encagoulés et menottés», a déclaré Mme Harman dans des interviews par courriels envoyés de Bagdad. «Le travail de la police militaire était de les garder éveillés et de leur rendre la vie infernale pour qu'ils parlent.» Elle a indiqué que son unité de police militaire prenait ses ordres des officiers du renseignement militaire dirigeant la prison et de civils qui menaient les interrogatoires, selon le Washington Post. Mme Harman figure sur une photo largement diffusée dans la presse montrant des Irakiens nus empilés en pyramide.