Koufa a été le théâtre hier d'une sanglante confrontation entre les miliciens de Moqtada Sadr et des marines américains. Koufa, siège du chef radical chiite, Moqtada Sadr, -actuellement réfugié dans la ville sainte voisine de Najaf, (à une vingtaine de kilomètres), semble avoir pris la relève de Kerbala d'où se sont retirés miliciens chiites et marines américains vendredi. Selon un communiqué du commandement américain un groupe de «rebelles» a attaqué, hier, le casernement des troupes américaines lesquelles ont répliqué, aidées par des policiers irakiens, tuant 32 assaillants et en blessant une cinquantaine. Cela montre que le cycle des confrontations n'est pas près de prendre fin en Irak. En fait, à Kerbala, c'est la population et les dignitaires religieux de la ville qui ont chassé les miliciens contraignant les partisans de Moqtada Sadr à sortir de leur ville et emmenant dans leur sillage les marines américains. Selon cheikh Abdel Mehdi Al-Kerbalaï, l'un des représentants de l'influent ayatollah Ali Sistani, «c'est la forte pression de la population qui a payé», mettant ainsi fin aux affrontements et rendant la paix à Kerbala. De fait, hier, la ville était totalement désertée par les forces antagonistes chiites et américaines qui s'y combattaient ces derniers jours. Sur fond de confrontations, et alors que le sang - essentiellement des Irakiens - continue de couler, l'affaire du scandale d'Abou Ghraïb, où ont été torturés des prisonniers irakiens, prend des proportions inusitées avec des soupçons en direction du plus haut gradé américain en Irak, le général Ricardo Sanchez, lequel, selon les témoignages d'officiers et de soldats américains, aurait assisté à des séquences d'interrogatoires au cours desquelles des sévices ont été infligés aux prisonniers irakiens. Si ces indications venaient à se vérifier, il est évident que le scandale prendrait des dimensions autrement plus graves, corroborant de fait, l'accord tacite, des autorités politiques, quant à l'utilisation, au besoin, de méthodes musclées pour faire parler les prisonniers. Selon l'avocat militaire d'un soldat, - sur lequel pèse l'accusation d'avoir commis des sévices à Abou Ghraib - le général Sanchez «était présent lors de quelques interrogatoires et/ou sévices allégués commis sur des prisonniers» rapportait samedi le site Internet du quotidien américain Washington Post. Ce qu'a déclaré, lors d'une audition en avril dernier, un officier américain au procureur militaire qui l'interrogeait.