Un tribunal d'outre-mer a condamné dernièrement une Société de distribution d'eau à rétablir l'eau pour trois usagers qui ne s'étaient pas acquittés intégralement leurs factures. Le tribunal a estimé que couper l'eau constituait un «trouble illicite aux conditions de vie normale» d'une famille. Chez nous, ce n'est certainement pas demain qu'une telle sentence sera rendue à l'encontre d'une quelconque institution chargée de la distribution de l'eau. Pour preuve, certains quartiers du pays ne sont pas encore raccordés au réseau d'alimentation en eau potable, et d'autres, ceux qui le sont, font souvent face à une forte perturbation dans l'alimentation, à l'exemple des citoyens du quartier Hallouche à Bougara dans la wilaya de Blida qui sont privés de ce précieux liquide depuis... deux ans. Au niveau de certains quartiers de la capitale et d'ailleurs à travers le pays, des milliers de citoyens sont restés plusieurs semaines sans la moindre goutte d'eau dans les robinets, sans que l'on puisse trouver une raison valable à cette situation. Les citoyens excédés, ont souvent battu le pavé pour se faire entendre, sans résultat. Pourtant, l'eau c'est la vie, dit-on. Face aux robinets à sec, pas une seule goutte d'espoir pour ces milliers de citoyens qui revendiquent «le droit à une vie normale», face au laxisme des responsables locaux qui se murent dans le silence, souvent complice. Il faut le reconnaître, ces coupures d'eau sont d'une extrême sévérité, même chez ceux qui ont un réservoir. D'autant, qu'outre une distribution au compte-gouttes dans plusieurs quartiers avec des fréquences plus qu'anormales, attisant souvent la colère et l'incompréhension des abonnés. L'eau semble devenir une denrée de luxe réservée à quelques habitants de quartiers huppés qui sont restés à l'abri de ces impondérables coupures, dont l'origine de ces perturbations, les pannes d'électricité depuis le début du mois de carême, ayant causé l'arrêt des stations de pompage. Le calvaire des Algériens n'est, semble-t-il, pas près de connaître son épilogue. Au fait, les poissons boivent-ils de l'eau ? Réponse : tout dépend de l'eau. Si un poisson de mer ne buvait pas, il mourrait de soif, mais si un poisson d'eau douce buvait trop, il éclaterait ! Le citoyen aussi, mais au sens figuré. Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.