Une série de meurtres et de violences faites aux femmes bouleverse l'Argentine, où le Congrès examine l'introduction dans le code pénal du crime de «féminicide», suivant l'exemple d'autres pays d'Amérique latine. «Peine maximale pour l'assassin !», «Arrêtons les féminicides !», pouvait-on lire sur les banderoles des quelque 200 femmes qui ont manifesté jeudi dernier à Jujuy, dans l'extrême nord de l'Argentine. La veille, trois femmes avaient été tuées par balle par leur mari ou leur ancien compagnon. Deux jours auparavant, un autre crime créait la stupéfaction dans la population : un jeune de 23 ans a assassiné à l'arme blanche sa belle-fille âgée de six ans, la grand-mère de son ancienne compagne, ainsi que son ancienne belle-sœur âgée de 15 ans. En Argentine, 119 «féminicides», homicides caractérisés par le fait que la victime est une femme, ont eu lieu au premier semestre 2012 contre 151 cas pour la même période l'année précédente, selon l'ONG «Maison de la rencontre» (La Casa del Encuentro). Parmi ces femmes, 13 ont péri brûlées. 53 femmes ont été brûlées en Argentine par leur compagnon depuis 2010, précise cette ONG. La Chambre des députés argentine a adopté en première lecture l'inscription au Code pénal du crime de féminicide, suivant l'exemple du Nicaragua, la Bolivie ou le Pérou.