Position - Le nouveau médiateur international en Syrie, Lakhdar Brahimi, a appelé toutes les parties à cesser la violence. C'est ce qui ressort de l'interview qu'il a accordée, hier, samedi, à la chaîne Al-Arabiya publiée sur le site de la chaîne satellitaire basée à Dubaï. Il a en outre jugé que le pouvoir assumait une «plus grande» part de responsabilités dans l'arrêt des hostilités tout en estimant «trop tôt pour évoquer l'envoi de troupes arabes ou internationales en Syrie», car «une intervention militaire signifierait l'échec du processus politique». «Toutes les parties doivent arrêter de recourir à la violence», a dit cet émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe qui a pris ses fonctions officiellement hier samedi. Pour lui, il ne faut pas «avoir d'idées préconçues» pour une solution en Syrie, où la répression et les combats entre rebelles et soldats ont fait en près de 18 mois de révolte plus de 26 000 morts selon une ONG syrienne. «Le gouvernement syrien réalise sans aucun doute l'ampleur des souffrances du peuple syrien et ses demandes. Le changement est nécessaire et urgent, et il faut réaliser les aspirations légitimes du peuple syrien», a dit M. Brahimi. L'opposition, de son côté, doit réaliser que «la situation est dangereuse» et qu'il faut privilégier «l'intérêt du peuple syrien et non l'intérêt de groupes ou d'individus», a ajouté l'émissaire. Il a en outre souligné qu'il ne pouvait pas mener à bien sa mission «sans un appui total et clair du Conseil de sécurité» de l'ONU, profondément divisé sur la Syrie entre Russes et Occidentaux, tout en estimant qu'une résolution de cette instance n'était pas nécessaire pour le moment. M. Brahimi a remplacé Kofi Annan, qui a démissionné le 2 août après l'échec de ses efforts pour un règlement du conflit en Syrie en invoquant notamment un manque de soutien des grandes puissances à ses efforts pour mettre un terme à 17 mois de violences dans le pays. Lors de sa rencontre avec Ban Ki-moon, le diplomate algérien, avait déclaré être «effrayé» par sa mission. M. Brahimi, qui avait été critiqué par l'opposition syrienne pour ne pas appeler au départ du président syrien Bachar al-Assad, a aussi assuré que le peuple syrien serait sa priorité. Le peuple syrien «passera avant tout. Nous mettrons ses intérêts au-dessus de tout. Nous tâcherons d'apporter de l'aide autant que nous pourrons, nous n'économiserons pas nos efforts». A l'issue de la lourde mission qui attend M. Brahimi, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Meqdad, avait annoncé jeudi dernier que la Syrie coopérerait avec Lakhdar Brahimi afin de mettre en place «un dialogue national» au «plus vite».