A Annaba, un gang a attaqué à coups de sabre de paisibles citoyens attablés à la terrasse d'un café. Au quartier Belouizdad, les bagarres et les rixes sont tellement fréquentes que les riverains ont décidé de monter au créneau, prêts à en découdre avec les voyous, quitte à se faire justice eux-mêmes. A Constantine, deux bandes rivales se sont livré bataille dans la nouvelle ville, un conglomérat de centaines d'immeubles destinés à la résorption de l'habitat précaire. A Gué de Constantine, aux Eucalyptus, à Oued Ouchayeh et un peu partout, des bandes de voyous transforment le quotidien de paisibles citoyens en un véritable calvaire. Il faut noter au passage que les autorités locales en charge du relogement déplacent les occupants des bidonvilles sans prendre soin de les disperser dans des bâtiments différents. Résultat : la «houma» est ainsi reproduite avec ses gangs, ses dealers attitrés et son esprit de communauté. En face bien sûr, il y a un autre bidonville avec les mêmes préceptes et les affrontements deviennent alors inévitables. Pour une question de territoire, de chasse gardée, de parking. Le quartier populeux de Belouizdad est depuis longtemps sous l'emprise des étals de l'informel comme dans tous les autres quartiers à forte concentration, susceptibles de devenir les arènes d'affrontements entre bandes rivales et parfois directement avec les forces de l'ordre. Inutile de chercher les raisons de cette insécurité qui a fini par exacerber les citoyens au point qu'ils commencent à s'organiser pour y mettre fin par tous les moyens, en saisissant les hautes autorités du pays par le biais de pétitions ou en décidant simplement d'affronter les bandes qui essaiment dans leurs quartiers. On évoque çà et là les mesures de grâce qui libèrent chaque été des groupes de délinquants qui récidivent aussitôt en s'adonnant à leurs activités criminelles. Ce n'est là qu'une raison secondaire de la délinquance. C'est dans l'impunité de nombreux crimes, tous délits confondus, qu'il faut chercher les véritables causes de cette situation qui touche un droit des plus élémentaires, celui de vaquer paisiblement à ses occupations, faire son marché, s'attabler en famille pour prendre un café, garer sa voiture, sans risquer d'être agressé. Est-ce trop demander ? Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.