Nos routes, qui ont connu une certaine accalmie, recommencent leur comptabilité de morts et de blessés. Ce serait là la conséquence d'une certaine indulgence vis-à-vis des automobilistes contrevenants. Ce à quoi les responsables annoncent vouloir remédier, avec un tour de vis supplémentaire. Un peu de rigueur et même de répression ne ferait pas de mal, pensent-ils. C'est ce qu'a déclaré, ce matin, Abdellah Leghrieb, directeur général de l'Etablissement national de contrôle technique automobile (Enacta). M. Leghrieb a indiqué que son établissement continue à mettre la pression sur les véhicules lourds qui sont souvent à l'origine des accidents de la circulation. Cependant, estime le DG de l'Enacta, «face à des comportements de délinquants routiers, il va falloir sévir et là j'appelle à l'application de la loi». Le Directeur de l'Enacta, qui intervenait sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, a rappelé qu'en 2010, le nombre d'accidents de la circulation et des morts sur nos routes a baissé, mais par la suite on est revenu à la case départ. Conséquence du recul sur l'application du code de la route ? «Je vous laisse le soin de déduire de vous-même. Mais c'est vrai que pour des considérations autres, nous avons cessé d'être sévères, rigoureux sur le terrain. Résultat des courses : on revient à la case départ», a répondu M. Leghrieb. Selon lui, le dispositif et les moyens pour la prise en charge de ce phénomène «sont disponibles, ils vont être renforcés». «C'est à qui de droit de mettre en œuvre (ce dispositif) sur le terrain», a-t-il souligné. Pour mettre fin à cette hécatombe sur nos routes, le blocage des compteurs des véhicules poids lourds pourrait être envisagé comme solution. «On a préparé un projet de loi qui sera présenté à l'APN en vue de brider les moteurs et bloquer les compteurs à 80 km/h», a annoncé, ce matin, sur les ondes de la chaîne III, Yahia Belhadj Meziane, président de l'Association algérienne des victimes de la route (AAVR). De son côté, l'Enacta envisage, en collaboration avec le ministère des Transports, d'équiper les véhicules de transport routier d'un chronotachygraphe. Il s'agit d'un appareil électronique enregistreur de vitesse et de temps de conduite et de repos du chauffeur routier qui représente un moyen de contrôle et de dissuasion efficace et dont le texte d'application est «fin prêt», selon le DG de l'Enacta. «Il va être soumis prochainement au gouvernement», a-t-il précisé. Par ailleurs, et toujours dans le but de contribuer au renforcement de la sécurité routière, le premier responsable de l'établissement national de contrôle technique automobile a indiqué que pour l'année 2012, plus de 263 000 véhicules lourds ont été contrôlés. 2 255 ont été soumis à une contre-visite et 532 ont été immobilisés. Depuis le lancement du contrôle technique, 4 millions de véhicules (poids lourds) ont été contrôlés, 100 943 ont été soumis à une contre-visite et 45 530 ont été immobilisés, selon le même responsable. 15 agences de contrôle technique suspendues Le directeur général de l'Etablissement national de contrôle technique automobile (Enacta) a annoncé que 5 agences de contrôle technique ont été suspendues au premier trimestre 2012 en raison du manquement aux règles professionnelles. Aujourd'hui, l'Enacta dispose de 295 agences en activité et une centaine d'agences se préparent à entrer en activité. «Le créneau du contrôle technique reste ouvert à ceux qui épousent notre façon de voir les choses. Nous avons également trois agences mobiles pour les zones enclavées», a précisé M. Leghrieb.