Epidémie - Ils apportèrent avec eux un fléau qui allait décimer les garnisons étrangères : la peste noire. Au XVIIIe siècle, lorsque les Espagnols occupèrent Oran, ce n'était certainement pas pour faire du tourisme, mais pour coloniser une large bande du littoral, exploiter ses ressources et évangéliser les barbaresques. Dans une première étape. L'armée turque n'opposa aux envahisseurs qu'une résistance molle et finira par coexister avec eux. Les habitants de la ville n'eurent d'autre choix que de supporter la présence de l'une et de l'autre malgré quelques tentatives de les chasser tous. Leur délivrance viendra pourtant du Moyen-Orient... Cette année-là, plus de 200 pèlerins revinrent de la Mecque. Mais ils ne revinrent pas seuls, du moins pas les mains vides. Ils apportèrent avec eux un fléau qui allait décimer les garnisons étrangères : la peste noire. Certes cette maladie fera des victimes parmi les musulmans mais curieusement beaucoup plus dans les rangs espagnols. «Ils tombaient comme des mouches», racontait un témoin de l'époque. La première décision que prirent leurs chefs était de les mettre à l'abri avec interdiction d'approcher les indigènes et la seconde de préparer le retour de l'expédition vers la mère patrie, avec le minimum de dégâts possible. Mais il faut croire que la réputation de cette peste va coller à la ville pendant encore très longtemps. Albert Camus le futur prix Nobel de littérature qui a enseigné la philosophie au lycée Pasteur d'Oran, écrira un de ses plus célèbres romans... à travers une peste imaginaire déclarée dans cette ville. Son ouvrage La peste décrit l'Arabe comme un simple figurant du drame. Enfin, il y a10 ans une équipe de médecins dépêchés spécialement d'Alger découvrait avec stupeur deux cas de peste à l'hôpital d'Oran, alors qu'elle avait disparu depuis 2 siècles de la cité...