Le monde arabe est soudain qualifié de région susceptible d'entrer dans l'histoire en démocratisant ses régimes successifs. L'Occident avec à sa tête les Etats-Unis y veillent avec une attention particulière, suivant, ici et là, les événements et intimant presque aux gouvernements en place l'ordre d'«être à l'écoute de leurs peuples». Il y a à peine quelques années, la démocratie, aujourd'hui brandie comme sacerdoce à tous les maux, était «imposée» par les bombardements en Irak, et le résultat ne s'est pas fait attendre : au lieu de combattre le terrorisme, l'occupant US n'a fait que contribuer à renforcer les rangs des terroristes qu'il prétendait anéantir. Il faut juste rappeler qu'en Algérie, la longue et constante lutte antiterroriste a été menée dans la solitude la plus totale, et le pouvoir d'alors était sommé de «négocier» avec la nébuleuse islamiste présentée comme «une opposition armée». Aujourd'hui, l'Occident change de fusil d'épaule, mais l'ingérence est la même. Hier, invitant diplomatiquement à la reddition et aujourd'hui, à l'écoute, le paternalisme n'a décidément pas changé d'un iota. Il se trouve juste qu'en Algérie, le scénario en cours dans certains pays peut être aisément éludé quoi qu'en pensent certains experts prompts à évoquer l'effet domino. Il y a un élément historique qu'il faut juger à sa juste valeur : le pays a déjà payé un très lourd tribut durant ces années de sang et il n'est ni en retard ni en avance d'une révolution. Il faudrait juste prendre en charge les problèmes, tous les problèmes de la population qui manifeste à l'évidence une impatience légitime à voir enfin le bout du tunnel. Trop de temps a été perdu en «stratégies économiques» et autres modèles de développement aussitôt contredits et abandonnés. Une navigation à vue largement disqualifiée et injustifiée par la faute de compétences avérées écartées. Surtout que les caisses sont pleines. C'est l'immense avantage que possède le pays par rapport à tous ses voisins. Saura-t-on le fructifier pour que la paix soit ? Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.