Les pays voisins de l'Afghanistan se rencontrent cette semaine à Bichkek pour une conférence de l'ONU qui devrait les appeler à ne pas laisser les problèmes de Kaboul aux seuls pays riches, mais à aider à les résoudre en développant le commerce et la coopération dans la région. A la veille de cette réunion ministérielle, un haut responsable de l'ONU a affirmé que certains voisins de l'Afghanistan, tels l'Iran et les ex-Républiques soviétiques d'Asie centrale, ne faisaient pas assez pour aider ce pays à retrouver la stabilité. «La reconstruction de l'Afghanistan se déroule dans le vide, alors que le pays est prêt à construire des ponts», a déclaré Ercan Murat, qui représente à Kaboul le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). «Il est extrêmement important d'établir une coopération permanente entre le nouvel Afghanistan et ses partenaires régionaux», a dit M. Murat lors d'une session préparatoire de la Conférence sur la coopération économique avec l'Afghanistan, qui commence demain, mercredi, dans la capitale du Kirghizstan. Le ministre afghan des Finances, Ashraf Ghani, a, lui aussi, demandé aux pays voisins, l'Iran, le Pakistan et l'Ouzbékistan, d'oublier leurs craintes sur la capacité de son pays à combattre l'instabilité actuelle et sur la dépendance de son économie au trafic d'héroïne. «Le nouvel Afghanistan souhaite établir une coopération économique étroite avec ses voisins. Il peut servir de pont vers les Républiques d'Asie centrale», a dit le ministre. Plus de deux ans après la chute des talibans, l'Afghanistan a toujours du mal à retrouver ses marques alors que la coalition dirigée par les Américains continue à pourchasser sur son territoire les partisans de l'ancien régime et leurs alliés d'Al-Qaîda.