Pour ne pas déroger à la règle, commerçants et autres intermédiaires se font un plaisir de saigner à blanc le pauvre citoyen. Assommé par les prix vertigineux du mouton, ce dernier est en plus mis à l'épreuve par une mercuriale en folie. Il explique : «Le marché n'arrive pas à se stabiliser depuis des mois.» Un autre vendeur lance : «Les prix s'envoleront encore, pour la simple raison qu'il y a des commerçants occasionnels qui veulent tirer des profits et gagner plus durant les grands événements de l'année.» A moins d'une semaine de l'Aïd el-Adha, nous avons constaté que réellement les prix des fruits et légumes ont connu une importante hausse dans la quasi-totalité des marchés de la capitale. «Aujourd'hui, j'ai acheté la tomate à 120 DA, contre 80 DA il y a à peine une semaine», nous dit un père de famille à la sortie de ce même marché. C'est le cas pour la plupart des produits alimentaires, à l'instar de la courgette qui frôle les 120 DA, les navets qui atteignent les 130 DA le kilo et les légumes secs les 180 DA. Alors que dire de l'oignon dont le prix a grimpé à plus de 60 DA le kilo ! Les ménages ont affiché leur mécontentement. «Entrez voir vous-même la nouvelle mercuriale ! Aucun produit n'est en dessous de 100 DA et rien n'est à la portée des consommateurs !», nous interpelle une ménagère au marché Meissonier. Même scénario à Birkhadem et à Bir Mourad Raïs, où les consommateurs achètent de petites quantités pour ne pas se priver totalement. Rencontrée au marché de Birkhadem, une ménagère nous dit, découragée : «Depuis un long moment, je fais le tour des étals, essayant de trouver des produits accessibles ! Mais je n'ai pas pu avoir ce que je veux.» Partout dans les marchés d'Alger, les fruits de saison, comme le raisin et les pêches, sont cédés entre 150 DA et 200 DA/kg. Les prix des dattes varient, selon la qualité, entre 250 et 450 DA/kg. Non seulement le prix du mouton de l'Aïd demeure inaccessible, mais les marchés connaissent aussi une flambée des prix des viandes bovine et ovine à moins d'une semaine de l'Aïd. La viande ovine est cédée à 1 300 DA /kg, alors que la bovine a atteint les 1 000 DA/kg. Interrogé sur les raisons de cette hausse, le président de la Fédération nationale des marchés de gros a expliqué que le problème réside au niveau même des producteurs agricoles, qui vendent leur marchandise de la même manière qu'aux enchères, adhérant ainsi à la logique du plus offrant. Pour étayer ses propos, il citera l'exemple de la pomme de terre, qui se vend en deuxième et en troisième mains dans certains marchés informels à Bougara et à Khemis El-Khechna, pour ne citer que ces endroits. Selon Mustapha Achour, «les prix des fruits et légumes affichés actuellement dans les marchés de gros sont abordables». Le prix de la tomate oscille dans les marchés de gros entre 50 et 80 DA pour se situer à une fourchette de 100 et 120 DA dans les marchés de détail. La courgette est cédée entre 30 et 40 DA, l'oignon entre 30 et 40 DA/kg et le navet entre 32 et 40 DA/kg. Sans commentaires.