Au lendemain de la sanglante rébellion des habitants de Benghazi (est du pays) contre des miliciens islamistes, les autorités libyennes ont annoncé en septembre dernier, avoir décidé de dissoudre toutes les milices et groupes armés ne relevant pas de l'autorité de l'Etat. L'armée avait également fixé un ultimatum de 48 heures aux milices et groupes armés pour évacuer les bâtiments publics et les propriétés des membres de l'ancien régime dans la capitale et ses environs. Les autorités avaient décidé également la mise en place d'un «centre opérationnel» à Benghazi, regroupant l'armée, les forces du ministère de l'Intérieur et les brigades d'ex-rebelles qui dépendent du ministère de la Défense, a déclaré le président du Congrès général national libyen (CGN, Parlement), Mohamed Megaryef, qui lisait un communiqué à Benghazi. Elles ont chargé par ailleurs le chef d'état-major, Youssef al-Mangouch, d'asseoir son autorité sur les brigades qui font partie de l'armée, en plaçant des officiers de l'armée régulière au commandement de ces formations d'ex-rebelles qui avaient combattu le régime de Mouammar Kadhafi. Le nouveau pouvoir n'est pas parvenu à désarmer ces groupes d'ex-rebelles bien que plusieurs d'entre eux aient intégré les ministères de la Défense et de l'Intérieur. Auparavant, des dizaines de milliers de Libyens avaient manifesté pacifiquement contre la présence de milices armées dans la ville de Benghazi, où l'ambassadeur américain en Libye et trois autres Américains avaient été tués, le 11 du mois lors des premières protestations contre le film antimusulman L'innocence des musulmans. Des centaines de manifestants avaient ensuite délogé le groupe salafiste d'Ançar el-Charia de la caserne qu'il occupait dans le centre-ville. Pointé du doigt par la population et plusieurs médias, le groupe avait démenti toute implication dans l'attaque du consulat.