Les autorités libyennes ont annoncé samedi soir avoir décidé de dissoudre toutes les milices et groupes armés qui ne relèvent pas de l'autorité de l'Etat, au lendemain de la rébellion des habitants de Benghazi (est) contre les milices. Il a été décidé "la dissolution de toutes les brigades et formations armées qui ne sont pas sous la légitimité de l'Etat", a déclaré le président du Congrès général national libyen (CGN, parlement), Mohamed al-Megaryef, qui lisait un communiqué à Benghazi. Les autorités ont décidé également la mise en place d'un "centre opérationnel" à Benghazi, regroupant l'armée, les forces du ministère de l'Intérieur et les brigades d'ex-rebelles qui dépendent du ministère de la Défense, a ajouté M. Megaryef. Elles ont chargé par ailleurs le chef d'état-major d'asseoir son autorité sur les brigades qui font partie de l'armée, en plaçant des officiers de l'armée régulière au commandement de ces formations d'ex-rebelles qui avaient combattu le régime de Mouammar Kadhafi. Le nouveau pouvoir n'est pas parvenu à désarmer ces groupes d'ex-rebelles bien que plusieurs d'entre eux aient intégré les ministères de la Défense et de l'Intérieur. Vendredi, des dizaines de milliers de Libyens avaient manifesté pacifiquement contre les milices, dix jours après l'attaque du consulat américain de Benghazi qui avait coûté la vie à l'ambassadeur et à trois autres Américains. Par la suite des centaines d'entre eux ont pris d'assaut des quartiers généraux et des bases de ces milices, délogeant certaines d'entre elles, au terme de violences ayant fait 11 morts et des dizaines de blessés. Les autorités ont décidé de nommer un juge pour enquêter sur ces violences, a indiqué M. Megaryef. Il a précisé que les décisions annoncées ont été prises à l'issue de plusieurs réunions avec le futur chef du gouvernement, Moustapha Abou Chagour, le chef des services de renseignements Salem al-Hassi et le chef d'état-major Youssef al-Mangouch, ainsi que des membres du conseil local de Benghazi et du CGN. Par ailleurs, l'armée a fixé un ultimatum aux milices et groupes armés pour évacuer les bâtiments, et les propriétés des membres de l'ancien régime à Tripoli et ses environs, selon un communiqué publié par l'agence libyenne Jana. "La force nationale mobile qui dépend du chef d'état-major (...) demande à tous les individus, groupes et formations armés qui occupent des casernes de l'armée, des bâtiments publics ou des propriétés des membres de l'ancien régime ou des enfants (de Mouammar Kadhafi) à Tripoli ou dans les villes environnantes, d'évacuer ces sites dans un délai de 48 heures". L'armée a précisé qu'elle ferait "usage de la force si ces ordres ne sont pas suivis". Après la chute du régime de Mouammar Kadhafi, des centaines d'ex-rebelles ont occupé des installations stratégiques militaires et civiles de l'Etat ainsi que des propriétés des partisans et dirigeants de l'ancien régime.