Considérée encore par beaucoup comme étant une maladie sans conséquence sérieuse, la grippe a pourtant son lot de victimes. Même s'il est difficile d'avancer un chiffre, 100 à 150 Algériens en seraient victimes chaque année, notamment parmi la population des personnes âgées, les femmes enceintes, les malades chroniques et les enfants. L'adage qui dit : «Mieux vaut prévenir que guérir» trouve dès lors toute sa signification ici. Paradoxalement, c'est le succès qu'a connu la vaccination depuis son avènement (les maladies évitables par la vaccination étant moins visibles de nos jours) qui semble être la première raison de la réticence de ceux qui pensent que le vaccin ne profite en réalité qu'aux laboratoires pharmaceutiques. Force est de constater en effet que les avantages de la vaccination paraissent aujourd'hui moins importants que les inconvénients qu'ils sont supposés générer. Les regards sont dès lors, tournés davantage vers les risques, ou les risques supposés, associés aux vaccins, que vers les risques associés aux maladies ou certaines complications médicales évitables par la vaccination. Ainsi et dans cette même logique, la vaccination contre la grippe saisonnière n'échappe pas à ce paradoxe. Pourtant la grippe tue. Et si la science est impuissante devant certaines complications médicales que cette maladie infectieuse peut dans certains cas provoquer, la prévention par le vaccin reste le moyen le plus efficace que l'état actuel de la médecine peut offrir. Il est avéré, en effet, que dans 60 % des cas, la prévention est en mesure de réduire la gravité de la maladie et ses complications. La mortalité est, pour sa part, réduite de 80 %. En fait et d'un avis quasi unanime dans le monde médical, la vaccination n'est ni plus ni moins que «l'un des plus grands succès de la médecine moderne. De toutes les interventions dans le domaine de la santé, elle est l'une des plus efficaces». Ainsi, nombreux sont les spécialistes de la santé à avancer que penser venir à bout du virus de la grippe en usant de recettes de «grand-mère» (tisanes ou encore les fruits riches en vitamine C), qui, au demeurant, sont des plus nécessaires et ont fait leurs preuves, est, de nos jours, au mieux «irresponsable». Ce type de remèdes ne pouvant, selon ces derniers, à eux seuls combattre un virus sujet à de multiples mutations. Ces dernières le rendant plus résistant, mais surtout plus agressif, notamment quand ce sont les personnes âgées, les femmes enceintes, les malades chroniques et les enfants qui y sont sujets. Même si les chiffres sont difficiles à évaluer, la grippe saisonnière hors épidémie causerait entre 100 à 150 décès en Algérie annuellement (sans compter les cas de décès dus à l'aggravation par la grippe, d'infections ou autres maladies). Dès lors, que la fabrication de vaccins soit rentable ou non pour les compagnies pharmaceutiques, les conséquences sur la santé seraient non seulement catastrophiques mais aussi et surtout inacceptables s'ils cessaient d'être fabriqués. La grippe tue ! L'Organisation mondiale de la santé (OMS), estime que la grippe serait responsable du décès de 250 000 à 500 000 personnes par an dans le monde. Selon divers rapports, 4 à 5 millions d'Algériens sont des sujets à haut risque. L'Algérie va se doter pour cette saison d'un quota de deux millions deux cent mille flacons de vaccin. Malgré cet important quota, ils sont nombreux, à l'instar du président de la Société algérienne de pneumologie et allergologie, le Professeur Nafti, à considérer que «le taux de couverture vaccinale reste insuffisant».