Des dizaines de milliers d'adolescentes ou d'enfants sont exploitées comme domestiques dans les grandes villes du Maroc et font l'objet de maltraitance, malgré l'interdiction du travail des mineurs, selon des ONG dont Human Rights Watch. Dans un rapport publié hier, vendredi, HRW s'alarme de la situation de ces enfants connues sous le nom de «petites bonnes», «âgées de huit ans à peine», qui «endurent des sévices physiques et travaillent comme domestiques de longues heures par jour pour des salaires extrêmement bas». «La plupart des filles interrogées ont indiqué avoir été maltraitées à la fois physiquement et verbalement par leurs employeurs. Certaines filles ont déclaré que leurs employeurs les avaient frappées avec leurs mains, des ceintures, bâtons, chaussures ou encore des tuyaux en plastique», a déclaré la directrice au sein de la division Droits des enfants à HRW. D'après des sources associatives, le nombre de jeunes filles domestiques est de 60 000 à 80 000 au Maroc. Une étude réalisée en 2010 par un collectif d'associations marocaines avait révélé que 49 % des filles domestiques «avaient abandonné l'école pour travailler et 30 % n'étaient jamais allées à l'école».