Résumé de la 36e partie - Le docteur Petiot organise la fuite des menacés qu'il dirige, chargés de leurs objets de valeur, vers son hôtel particulier de la rue Le Sueur. Quelque temps après, on voit apparaître, dans les bars et les restaurants populaires de Paris, deux drôles de personnages : un certain Pintard, dit Francinet et un certain Raoul Fourrier. Le premier, âgé de cinquante-cinq ans, est un ancien chanteur et un artiste que l'on a vu dans les films muets, le second, soixante ans, est perruquier. Ils sont sans travail, comme beaucoup de Français de cette époque, ruinés par l'occupation. Ils se mêlent à des personnages louches, trafiquants du marché noir, souteneurs, mais aussi agents de la Gestapo et de la police française collaborant avec les Allemands. Il y a là aussi des membres de la Résistance, des gens qui se sentent menacés et qui voudraient quitter la France. Pintard et Fourrier aident justement les gens à quitter la France. À eux seuls, ils forment un «réseau d'évasion», baptisé Fly-tox, du nom d'une célèbre marque d'insecticide. Bien entendu, ils ne le révèlent que lorsqu'ils sont sûrs d'avoir réellement affaire à de vrais candidats au départ, non pas à des espions à la solde des nazis qui chercheraient à les débusquer. Ce jour-là, alors qu'ils sont attablés dans un bar, un homme s'approche d'eux. — Je peux m'asseoir ? La place est libre ? demande-t-il timidement. — Bien, sûr. L'homme s'assoit. Pintard et Fourrier le regardent attentivement. Il a l'air apeuré. Ils comprennent aussitôt qu'ils ont affaire à un éventuel client. — Paris devient de plus en plus malsain, dit Pintard. — Oui, dit Fourrier, on arrête de plus en plus de personnes... des personnes qu'on ne voit plus réapparaître ! — Beaucoup de personnes également partent... Ils regardent l'homme à qui ils viennent de tendre une perche. L'homme la saisit. — Oui, dit-il, je partirai volontiers... — Quelqu'un vous empêche de partir ? demande Pintard — C'est difficile, dit l'homme. — Rien n'est difficile, dit Pintard. — Si c'est une filière d'évasion que vous cherchez, dit Fourrier. — Oui, dit l'homme, je suis Juif, j'ai la peur au ventre... Pintard et Fourrier se présentent. — Nous activons dans un réseau de la Résistance, disent-ils, nous aidons des gens comme vous à quitter la France. — Vous me ferez des papiers ? — Ce n'est pas nous mais le docteur Eugène qui s'occupe de tout... Nous, nous ne faisons qu'établir le contact entre les fugitifs et lui. — Alors, mettez-moi vite en contact avec le docteur Eugène ! On lui donne l'adresse où il doit contacter le docteur Eugène qui n'est rien d'autre que le docteur Petiot. Celui-ci lui explique ce qu'il doit faire, lui demande de prendre tout ce qu'il a de précieux et... le conduit à maison de la rue Le Sueur... (A suivre...)