Résumé de la 22e partie n Le docteur Petiot organise la fuite de gens menacés... Des gens qu'il dirige, chargés de leurs objets de valeur, vers son hôtel particulier sis à la rue Le Sueur. Quelque temps après, on voit apparaître, dans les bars et les restaurants populaires de Paris, deux drôles de personnages : un certain Pintard, dit Francinet et un certain Raoul Fourrier. Le premier, âgé de cinquante-cinq ans, est un ancien chanteur et un artiste que l'on a vu dans les films muets, le second, soixante ans, est perruquier. Ils sont sans travail, comme beaucoup de Français de cette époque, ruinés par l'occupation. Ils se mêlent à des personnages louches, trafiquants du marché noir, souteneurs, mais aussi agents de la Gestapo et de la police française collaborant avec les Allemands. Il y a là aussi des membres de la résistance, des gens qui se sentent menacés et qui voudraient quitter la France. Pintard et Fourrier aident justement les gens à quitter la France. A eux seuls, ils forment un «réseau d'évasion», baptisé Fly-tox, du nom d'une célèbre marque d'insecticide. Bien entendu, ils ne le révèlent que lorsqu'ils sont sûrs d'avoir réellement affaire à de vrais candidats au départ, non pas à des espions à la solde des nazis qui chercheraient à les débusquer. Ce jour-là, alors qu'ils sont attablés dans un bar, un homme s'approche d'eux. — Je peux m'asseoir ? La place est libre ? demande-t-il timidement. — Bien, sûr L'homme s'assoit. Pintard et Fourrier le regardent attentivement. Il a l'air apeuré. Ils comprennent aussitôt qu'ils ont affaire à un éventuel client. — Paris devient de plus en malsain, dit Pintard — Oui, dit Fourrier, on arrête de plus en plus de personnes... des personnes qu'on ne voit plus réapparaître ! — Beaucoup de personnes également partent... Ils regardent l'homme à qui ils viennent de tendre une perche. L'homme la saisit. — Oui, dit-il, je partirai volontiers... — Quelqu'un vous empêche de partir ? demande Pintard — C'est difficile, dit l'homme — Rien n'est difficile, dit Pintard — Si c'est une filière d'évasion que vous cherchez, dit Fourrier — Oui, dit l'homme, je suis juif, j'ai la peur au ventre... Pintard et Fourrier se présentent. — Nous activons dans un réseau de la résistance, disent-ils, nous aidons des gens comme vous à quitter la France... — Vous me ferez des papiers ? — Ce n'est pas nous, mais le docteur Eugène qui s'occupe de tout... Nous, nous ne faisons qu'établir le contact entre les fugitifs et lui ; — Alors, mettez-moi vite en contact avec le docteur Eugène ! On lui donne l'adresse où il doit contacter le docteur Eugène qui n'est rien d'autre que le docteur Petiot. Celui-ci lui explique ce qu'il doit faire, lui demande de prendre tout ce qu'il a de précieux et... le conduit à la maison de la rue Le Sueur... (à suivre...)