La situation des musulmans en France, «de plus en plus pénible», est «très inquiétante» et cela va perdurer même en 2013, a affirmé le président de l'Observatoire français contre l'islamophobie, Abdellah Zekri, dans un entretien à l'APS. Il a ajouté que cette situation allait perdurer, parce qu'il y a «une crise identitaire, économique et morale dans la société française. Durant ces crises, on a toujours cherché des boucs émissaires, et maintenant c'est le musulman», a-t-il souligné. Interrogé sur les raisons de l'utilisation du culte musulman comme enjeu à chaque joute électorale, M. Zekri a indiqué que tout avait été fait pour que «l'islam fasse peur, en extrapolant des événements qui se passent au Moyen et Proche-Orient et ce qui se passe dans les pays arabes ainsi qu'en France. Ensuite on dit, regardez c'est ça l'islam», a déploré le président de l'observatoire. Les actes antimusulmans ont progressé de 42,2 % du 1er janvier au 30 octobre 2012 et cette statistique concerne seulement les atteintes pour lesquelles il y a eu dépôt de plainte et main courante dans les commissariats et gendarmeries. Déjà en 2011, les actes islamophobes et anti-musulmans étaient en forte progression et ont connu une augmentation de 34 %. «On utilise l'islam parce que c'est un épouvantail qui fait peur», a-t-il estimé. «Tant qu'on tape sur les musulmans, on peut gagner les élections», a-t-il dit, déplorant le manque d'unité des musulmans en France face à cette situation. «Comment voulez-vous que les choses s'arrêtent quand des hommes politiques en haut lieu disent que le problème de la France c'est l'islam et les musulmans», s'est-il interrogé.