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Journées théâtrales du Sud
L'art des planches autrement
Publié dans Info Soir le 23 - 12 - 2012

Rendez-vous - La troupe théâtrale de Tamanrasset Sarkhat er'rokh (Le cri de la scène) a ouvert, hier, samedi, au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi, les Journées théâtrales du Sud – leur 5e édition – avec la pièce intitulée Odamone.
Cette pièce revêt une portée psychologique. Les faits s'organisent autour d'une psychologue qui s'occupe d'un patient, un criminel, déterminé à commettre d'autres crimes mais qui devient, par moment, raisonnable et sensible. Elle s'essaie d'évaluer et de traiter son cas, son complexe.
Le jeu, qui se déploie dans un décor riche en accessoires aux formes imaginaires, sous une lumière faible, reflétant une atmosphère lugubre fidèle à la situation dans laquelle se joue et se développe l'action.
La pièce illustre la bêtise humaine et tient à montrer ce que l'homme pourrait faire de sa vie et celle de ses semblables quand il est noyé dans un océan d'égoïsme avec un sentiment de supériorité.
Les Journées théâtrales du Sud qui se poursuivront jusqu'à jeudi, prévoient une dizaine de représentations.
Huit villes participent à ces journées, à savoir Tamanrasset, Biskra, Laghouat, Béchar, Ouargla, Adrar, Tindouf et El-Oued. Cette énumération de villes nous permet de constater que de nombreuses troupes théâtrales activent dans les différentes régions du Sud. Elles évoluent dans une pratique théâtrale novatrice, sans cesse recherchée sur le plan de l'imaginaire, de l'esthétique ou de la poétique. Ils sont nombreux à faire du théâtre – filles et garçons – et tous sont pétris de talent et nourris d'énergie. Cette énergie, d'ailleurs créatrice, est ressentie dans leur travail. Un travail que le Théâtre national algérien (TNA) s'attache, depuis 2006, à encourager et à accompagner ces jeunes qui ne demandent qu'un soutien et un encadrement d'abord à travers des ateliers de formation dans lesquels leur sont dispensées des clés nécessaires à leur parcours et leur servant d'enseignements pour améliorer leur travail dans leur pratique théâtrale et, ensuite, à travers un espace qui leur est offert pour se produire et se faire connaître et, en même temps, faire connaître leur talent et leur travail. C'est ainsi que le Théâtre national algérien a initié, en 2008, les Journées théâtrales du Sud, «des journées dont l'objectif consiste à faire connaître au public du Nord – et notamment algérois – le théâtre, tel qu'il est pratiqué dans le Sud et par des jeunes», dira Brahim Noual, commissaire de cette manifestation, lors d'une conférence, tenue, hier, au TNA, et d'ajouter : «Cela fait sept ans que le Théâtre national algérien accompagne ces jeunes troupes notamment à travers la formation.» L'orateur a alors insisté sur le principe même de ces Journées théâtrales du Sud.
«Notre souci majeur est de former ces jeunes troupes», souligne-t-il. Le Théâtre national privilégie donc la formation afin de permettre à ces jeunes troupes d'enrichir et de fructifier leurs connaissances pour assurer la relève.
- Les différentes régions du Sud connaissent une activité théâtrale dynamique et continue. De plus en plus de troupes voient le jour et les jeunes s'y impliquent avec autant de passion que de détermination. «Avant, il y avait très peu d'associations ou de troupes activant dans le domaine théâtral», dira Brahim Noual, et de poursuivre : «Mais depuis quelques années, c'est-à-dire depuis que le TNA a pris en charge l'accompagnement de ces jeunes, nous pouvons constater qu'il y en a plusieurs, et cet enthousiasme est soutenu, encouragé. Ces jeunes sont là, présents ; ils ont la volonté, ils sont très motivés, ils font un énorme travail de recherche et de création. Il y a une production. C'est un capital à prendre en considération et à fructifier en conséquence.» Brahim Noual estime que «la leçon viendra du Sud.» Pour lui, ces jeunes troupes vont renouveler la pratique théâtrale en apportant une dynamique nouvelle. Leur travail peut se considérer comme une réflexion, une recherche sur la pratique théâtrale. Ainsi, le Sud s'ouvre davantage à l'art des planches, et cela a poussé le ministère de la Culture à ouvrir des théâtres dans différentes régions. Bientôt Adrar aura son théâtre, idem pour Tamanrasset.


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