Aubaine - L'engouement démesuré affiché par les jeunes aux écouteurs et casques fait le bonheur des vendeurs des accessoires de l'informatique et de la téléphonie mobile. Un panel de choix est offert aux clients qui n'hésitent pas à acheter sans demander, dans la plupart des cas, des arrangements sur les prix. «Ici, chacun peut s'offrir les écouteurs ou le casque selon ses moyens financiers. Les prix varient généralement entre 300 et 1 200 dinars. Parmi tous ces accessoires exposés dans ce magasin, j'avoue que la vente des outils d'écoute de la musique représentent la majeure partie des ventes», se félicite Hamid, propriétaire d'un commerce spécialisé à Belcourt. «Il y a même une concurrence entre les jeunes sur la meilleure marque des casques et écouteurs. Chacun veut s'offrir le meilleur produit quel que soit le prix à payer. Il y a des marques qui sont très prisées et parfois je n'arrive pas à satisfaire toute la demande», affirme un autre commerçant à la rue Hassiba-Ben-Bouali. Et comme ces accessoires sont généralement utilisables pour une période limitée, l'afflux des clients vers ces commerces florissants est souvent impressionnant. Pour les adolescents, rien n'indique qu'il existe un effet indésirable de ces outils. Yacine, élève en troisième année moyenne, apporte un argument «de taille» sur ce sujet. «Si ces écouteurs et casques étaient nocifs pour l'ouïe, on aurait trouvé des indications sur les emballages, comme c'est le cas pour les paquets de cigarettes. Puisque les fabricants n'ont rien signalé, ça veut dire qu'il n'y a absolument rien à craindre», lance cet adolescent croisé dans un magasin à Belcourt. A la question s'il lui arrive parfois de sentir des douleurs aux oreilles, il répond par l'affirmative sans, toutefois, se montrer inquiet. «Même ceux qui n'utilisent pas les écouteurs ont parfois mal aux oreilles. Et s'il y avait un danger, nos enseignants nous auraient sensibilisés», insiste-t-il. L'inconscience est aussi assez remarquable chez les plus âgés qui qualifient simplement ces «instruments de musique» d'inéluctables. Au niveau des cybercafés, par exemple, rares sont les internautes qui n'écoutent pas de la musique tout en effectuant des recherches ou menant des discussions sur les réseaux de socialisation. Une situation qui a poussé les propriétaires des cafés internet à équiper leurs commerces des casques par crainte de voir leur rentabilité revue à la baisse. «Une grande partie des jeunes m'interroge sur l'existence de casques avant même de demander s'il y a des postes vacants. Nous sommes contraints d'acheter une grande quantité de ces outils facilement périssables afin d'être certains de pouvoir satisfaire les clients à tout moment», avouent, à cet effet, certains gérants de cybercafés à Alger-Centre. «Comme je passe quotidiennement une moyenne de trois heures au cybercafé, je sens souvent que ma tête est gonflée, et je sens aussi des sifflements dans mes oreilles. Mais je ne sais pas si cela est causé par mon exposition à la musique ou la longue période passée devant l'écran», témoigne Hafidh, la trentaine, féru de la Toile. Un avis partagé par d'autres internautes qui font des recherches sur tout, sauf sur l'impact de l'utilisation prolongée des écouteurs sur l'audition.