Pour appuyer l'opération des forces françaises au Mali, des avions de transport militaires britanniques vont entrer en scène dès aujourd'hui. Londres fournit aussi une assistance militaire logistique à Paris. Sur le terrain, les bombardements n'ont pas cessé depuis vendredi. Selon un premier bilan plus de soixante islamistes ont été tués à Gao et dans leurs bases situées non loin de cette ville. «Les missions devraient commencer aujourd'hui, lundi, à partir de la base d'Evreux qui servira de plateforme d'appui en France pour acheminer le fret», a précisé le colonel Jean-Pascal Breton, chef du service de communication de l'armée de l'air française. Deux avions C17 britanniques, qui peuvent notamment embarquer des véhicules blindés de type VAB, doivent participer à cette mission. Un premier appareil s'est posé hier à Evreux pour des essais, notamment pour l'arrimage à bord du matériel, a précisé le porte-parole. Paris et Londres se sont mis d'accord samedi sur cette mission, au lendemain du début de l'opération française, souligne-t-on de même source, ce qui montre «le soutien très réactif des Britanniques» à cette opération. Sur le terrain, un habitant de Gao, dont le témoignage a été recoupé par d'autres habitants et une source de sécurité régionale, a déclaré hier que «plus de soixante islamistes ont été tués à Gao et dans leurs bases situées non loin de cette ville. La France, a en effet, bombardé pour la première fois, hier, les positions islamistes dans le Nord, à Gao et Kidal, au cœur des territoires jihadistes. La nuit, les islamistes qui sont restés cachés dans les maisons sont sortis pour prendre les corps de leurs camarades». «C'est surtout au camp militaire de Gao qu'il y a eu des morts. Les islamistes ont été surpris en pleine réunion. Il y a eu beaucoup de morts» a-t-il ajouté. «Le bilan est lourd dans le camp des islamistes. Ils ont perdu énormément en logistique et des hommes. Le chiffre de 60 victimes n'est pas du tout exagéré à Gao. Le bilan est même certainement plus élevé», indique un responsable régional de la sécurité. Les bombardements incessants, menés par quatre avions de combat Rafale, ont notamment détruit des camps d'entraînement et des dépôts logistiques près de Gao (environ 1 200 km au nord de Bamako), selon le ministère français de la Défense. «Il y a des raids en permanence. Il y en a, en ce moment, il y en a eu cette nuit, il y en aura demain», a expliqué le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. «Des camps d'entraînement, des infrastructures et des dépôts logistiques constituant les bases arrière des groupes terroristes ont été détruits lors de cette opération», a-t-il ajouté. Les avions français ont aussi frappé à Aghabo, à 50 km de Kidal, dans l'extrême nord-est du pays, selon une source de sécurité régionale. Aghabo est une base importante du groupe islamiste Ansar Dine. Un camp de combattants jihadistes a en outre été visé à Léré, près de la Mauritanie, et des cibles ont été atteintes près de Douentza (800 km au nord de Bamako). Par ailleurs, selon deux témoins, des jeunes de Gao se sont réunis pour «fêter discrètement» la défaite des islamistes en fumant en public, bravant un interdit des jihadistes. Attaque islamiste dans une ville du centre Des combattants jihadistes, menés par l'un des chefs d'Al-Qaïda au Maghreb (Aqmi), ont attaqué ce matin la ville de Diabali, dans le centre de Mali, dans une zone sous le contrôle des autorités maliennes, a-t-on appris auprès de sources concordantes. Selon la même source, l'armée malienne a envoyé «d'urgence» un hélicoptère sur place. «Abou Zeid, l'un des chefs d'Al-Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) dirige lui-même les opérations. Ils ont quitté la frontière mauritanienne, pour éviter les raids des avions français», a précisé une source sécuritaire régionale, qui confirme l'attaque contre Diabali (bien Diabali). Des positions islamistes à Nampala, à une cinquantaine de kilomètres de Diabali, et un camp d'entraînement jihadiste à Léré, près de la Mauritanie, ont notamment été visés hier par des frappes aériennes françaises.