Réflexion - Dans la nuit du 21 septembre 1999 à 1h 47, une violente secousse tellurique d'une magnitude de 7,3 sur l'échelle de Richter ébranle le centre de l'île de Taïwan... Aujourd'hui encore, cette catastrophe (appelée localement 9-2-1, une abréviation chinoise de la date du tremblement de terre) est encore bien vivante dans les mémoires de ceux qui l'ont vécue. Outre le lourd bilan en vies humaines, (2 415 morts, 11 315 blessés et 142 personnes portées disparues), les dégâts matériels sont catastrophiques. D'autant que la plupart des habitants qui se trouvaient au niveau de l'épicentre (à côté de Nantou très peuplé), sont morts sur le coup ensevelis sous leurs bâtisses. Le tremblement de terre de septembre 1999 est le résultat d'un mouvement tellurique le long de la faille de Chelungpu. Une partie du terrain de sport du collège de Wufeng s'est soulevée de 2,5 m. Plusieurs infrastructures ont été littéralement rasées. Il aura fallu plusieurs années pour rendre opérationnel un vaste plan de reconstruction afin que la vie reprenne le dessus. Pour que le travail de mémoire se fasse, mais surtout, afin d'essayer de comprendre la complexité des mécanismes géologiques qui ont causé ces destructions, le Musée du Séisme de Taïwan a été créé sur le site où s'élevait avant le 921, le collège Kuangfu à Wufeng, dans le district de Taichung. Cette gigantesque infrastructure s'est essentiellement constituée autour de cette cicatrice béante qu'est le terrain de sport du collège de Wufeng. Un peu plus loin, le grand hall d'exposition abrite une présentation de la formation et de la structure de la Terre, ainsi qu'un historique de la sismologie à Taïwan. Les bâtiments de l'établissement scolaire ont été conservés en l'état pour servir d'illustration grandeur nature des dégâts que peut causer un tremblement de terre. «Dans cette zone, les constructions détruites et le lit de la rivière soulevé montrent vraiment la dimension de la catastrophe, dit Hou Wen-chung, le directeur adjoint du musée. Cela a pour but de nous rappeler ceux que nous avons aimés et perdus, mais aussi de nous apprendre à nous prémunir contre de tels désastres.» Chaque année, l'île de Taïwan enregistre plus de 1 000 secousses telluriques. Etant donné que de tels phénomènes sont inévitables : «Tout le monde, à Taïwan, doit apprendre à vivre avec les séismes, poursuit Hou Wen-chung. En comprenant mieux ce qui les provoque, on les craint moins et on sait mieux se protéger et aider les autres.»