Constat n Les prix des légumes secs tant prisés en cette période hivernale ont connu une hausse spectaculaire, que ce soit chez les grossistes ou les détaillants. Que ce soit les produits conditionnés ou en vrac, les prix des féculents sont inaccessibles. «Le temps des grands stocks de féculents et même d'autres produits, comme la semoule, le riz, le maïs, les pâtes est entièrement révolu», nous disent des citoyens. Les pois chiches, un produit incontournable, arrivent en tête à 260 DA le kilo conditionné contre 210 DA il y a quelque temps. Les haricots secs blancs qui ne dépassaient pas les 170 DA, il y a quelques jours, sont aujourd'hui à 200 DA en vrac alors que les grossistes cèdent le produit de «premier choix», à 185 DA le kilo, selon certains commerçants. Le haricot à tache noire varie entre 240 et 260 DA le kilo, alors que les lentilles rouges ont atteint les 300 DA le kilo. Le pois cassé n'est pas en reste puisqu'il frôle les 80 DA le paquet d'un kilo contre 50 DA auparavant. Les vendeurs des marchés Ali-Mellah, Réda-Houhou, Birkhadem et Ferhat-Boussad nous apprennent que les prix des légumes secs ont augmenté dernièrement, particulièrement celui des haricots. Ils ont pointé du doigt les grossistes qui, sans scrupules, disent-ils, les surprennent à chaque fois par de nouveaux prix. «Cette hausse est mondiale, vu les fluctuations des prix dans cette filière et par conséquent les prix des légumes importés à 100 % ont grimpé sur le marché local», nous explique un commerçant à Birkhadem. «Ecoutez, tous les légumes que vous voyez ici sont importés, les lentilles rouges de Turquie, les haricots secs tâche noire du Canada, les pois chiches du Mexique et les haricots blancs d'Argentine, c'est pour cela que c'est cher», nous révèle un vendeur d'Alger ! Au marché Ferhat-Boussad , la mercuriale dépasse toutes les limites. D'ailleurs, nous avons remarqué qu'en l'absence d'un contrôle strict et rigoureux par l'Etat, les prix varient d'un marché et d'un quartier à un autre. «A l'époque de l'Onaco, les marges bénéficiaires étaient fixées, mais plus maintenant, aujourd'hui les prix sont concurrentiels», nous dit un ancien commerçant du marché Reda-Houhou qui semble bien connaître cette branche. Du côté des ménages, ce n'est pas la joie. «En tant que fonctionnaire, je ne peux me permettre d'acheter plus d'un kilo de légumes secs, c'est trop trop cher. Il est quasiment impossible de préserver la santé de nos enfants avec ces prix exorbitants !», lance une enseignante à la faculté de droit dans ce même marché. Un quadragénaire nous dit : «Je me demande comment peuvent s'en sortir les pères de famille pour se procurer le nécessaire, je dis bien le nécessaire puisque tous les prix ont flambé.» Malgré la légère baisse de la facture de l'importation des denrées alimentaires, il n'en demeure pas moins que l'euphorie des économistes aurait pu être partagée par la grande majorité de la population si les répercussions s'étaient fait sentir au niveau du prix au détail. Samia Lounes