Plusieurs personnes ont été blessées hier vendredi dans l'attaque à Bamako d'un camp des «Bérets rouges» proches de l'ex-président Amadou Toumani Touré, par des soldats des autres corps de l'armée malienne. «Depuis 6H00 (locales et GMT), des militaires lourdement armés, tous corps confondus, ont attaqué le camp. En ce moment même, ils sont en train de tirer sur nos femmes et nos enfants», a déclaré Yaya Bouaré, un «Béret rouge» se trouvant dans le camp attaqué. «Il y a plusieurs blessés dans le camp», a-t-il ajouté. L'attaque du camp militaire «est liée à la déclaration à la télévision nationale du chef d'état-major des armées», le général Tahirou Dembélé, qui avait fait part de sa volonté d'envoyer les «Bérets rouges» au front combattre aux côtés des soldats français. Une déclaration qui a mis le feu aux poudres chez une autre unité de l'armée malienne les «Bérets verts». Rappelons que fin avril 2012, les «Bérets rouges» avaient vainement tenté de reprendre le pouvoir après le coup d'Etat du 21 mars ayant renversé le président Toumani Touré, mené par les hommes du capitaine Amadou Haya Sanogo, membres d'un autre corps d'armée, les «Bérets verts». Les combats entre les deux unités avaient fait une vingtaine de morts. Dans l'après-midi, le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a vivement condamné ces «tirs fratricides entre soldats maliens», lançant un nouvel appel à «l'union sacrée indispensable», en pleine reconquête du nord du Mali contre les groupes islamistes armés. «J'aurais préféré m'adresser à vous pour vous féliciter de l'action que vous menez au nord de notre pays...», a souligné gravement le président malien. «Hélas, c'est suite au triste spectacle d'échanges de tirs fratricides entre vous, au grand désespoir du peuple malien et à un moment où la principale préoccupation de chaque malienne et de chaque malien devrait être constituée par les opérations que nous sommes en train de mener contre le terrorisme qui a soumis nos compatriotes à un véritable calvaire», a-t-il ajouté.