Résumé de la 1re partie - Durant les trois premières années de son règne, Amenhotep IV s'inscrit en continuateur, bien que modéré et déjà novateur, de l'œuvre de ses pères. Dans le même temps, il fait construire, hors de l'enceinte du temple, un sanctuaire dédié à Aton, le Gempaaten ou Gematon (Aton est trouvé). Sur les murs de ses constructions, il continue à inscrire son nom, Amenhotep. Mais dans le domaine artistique, ces portraits évoluent déjà vers les canons amarniens si particuliers. Dès l'an IV, Akhénaton prend une décision surprenante : il fait célébrer sa première fête-sed, rituel jubilaire de régénération, qui marque traditionnellement les trente ans de règne d'un souverain. Le roi était-il faible ou souffrant ? Il est plus concevable d'y voir plutôt une étape de sa réforme religieuse : les célébrations ont lieu dans le temple d'Aton à l'est de Karnak, le Gematon, et Néfertiti en occupe, avec son époux, le rôle central. On connaît peu le contexte dans lequel le roi marque sa véritable «rupture», entre l'an IV et l'an VI. Le jeune souverain va progressivement d'abord, puis plus brutalement ensuite, imposer la première religion hénothéiste connue de l'histoire, privilégiant le culte du disque solaire Aton. Pour des raisons encore mal connues, mais vraisemblablement en butte au conservatisme et à l'hostilité du clergé thébain, Akhénaton décide d'abandonner le culte du dieu dynastique Amon, le «dieu caché». En l'an IV du règne, il fait sa première visite à l'endroit où sera fondée sa future capitale, une cité vierge de la présence du dieu thébain. Il choisit comme emplacement un lieu désertique en Moyenne-Egypte, sur la rive orientale du Nil, où il fait construire la cité d'Akhetaton («L'horizon d'Aton»), l'actuelle Amarna, à quelque 300 km au nord de Thèbes. Il entame des travaux qui draineront une grande partie des revenus affectés à Thèbes. En l'an VI, il change de titulature, prend le nom d'Akhénaton, «celui qui est bénéfique (ou utile) à Aton», et quitte enfin la ville d'Amon, Thèbes. La grande épouse Néfertiti porte le nom de Néfernéferouaton (belle est la perfection d'Aton). Toute la cour et l'administration royales déménagent pour la nouvelle résidence encore inachevée, dont les temples, dédiés au dieu unique Aton, sont construits à ciel ouvert pour permettre à ses rayons bienfaisants d'y pénétrer. On attribue souvent cette révolution culturelle et religieuse au seul Akhénaton, mais il semble qu'il n'ait fait qu'imposer une tendance née durant le règne de son père, Amenhotep III. Nicolas Grimal parle d'une «solarisation» des principaux dieux sous ce roi et le culte exclusif du Disque solaire en serait l'aboutissement logique. (A suivre...)