Stratégie - La tactique du Polisario, est très simple.«Il compte sur sa mobilité et sa connaissance du terrain également appelée rezzous. Cela consiste à attaquer grâce à des colonnes rapides, des postes militaires, des villes et de se replier le plus rapidement possible.» C'est en ces termes qu'a commencé son récit à InfoSoir, l'actuel directeur du Musée national sahraoui de la résistance, en remontant avec nous vers cette période de la guerre (1976-1991). «A l'époque, nous n'avions pas une véritable armée. C'étaient juste quelques combattants pas du tout formés. Notre seule motivation était la hantise de défendre à tout prix la terre ancestrale.» Le peu d'armes dont nous disposions, nous parvenait des attaques que nous menions contre les troupes espagnoles et les troupes mauritaniennes et marocaines par la suite», a précisé Mohamed Ali Ourida Mohamed que nous avons rencontré lors d'une visite guidée du musée. Pour lui, ce n'était pas vraiment fameux, puisque ce n'était que quelques uniformes, des fusils, des munitions et des voitures, mais «le désir d'indépendance faisait de lui et de ses compagnons d'armes, les maîtres du terrain». «Pour tous les combattants sahraouis, l'exemple n'était autre que celui des valeureux moudjahidine algériens ayant défié l'une des plus puissantes armées de l'époque (armée française) et arraché l'indépendance de l'Algérie au prix fort. Les débuts n'ont certes pas été faciles, mais les choses ont évolué positivement durant les 15 ans qu'aura duré le conflit», a-t-il encore ajouté avant de marquer un temps d'arrêt. «Dur, c'est vraiment dur de repenser à toute cette période. Sur le front, il nous parvenait des échos des populations séquestrées, massacrées, des femmes violées, des enfants maltraités et aussi des ressources naturelles sahraouies spoliées par les Marocains avec la bénédiction de cette France qui ne cesse pourtant jamais de prôner les droits de l'Homme dans le monde. Les choses auraient pu être plus dramatiques, n'était cette Algérie qui nous a accueillis à bras ouverts. Cela a eu un effet catalyseur sur les esprits des combattants sahraouis. Il ne se passait pas une journée sans que nous infligions une bonne correction aux troupes des FAR. Ce qui a contraint le Maroc, avec l'aide cette fois-ci d'Israël, à ériger un mur de sable de près de 2 700 mètres qui divisait le Sahara occidental en deux parties», a en outre soutenu Mohamed Ali Ourida Mohamed. En fin connaisseur de l'histoire du Sahara occidental, rien ne lui échappait. Il a dans, ce contexte, assuré que les combattants sahraouis se sont, à maintes reprises, introduits à des dizaines de kilomètres au-delà du mur «en dépit de tous les soldats marocains et français qui en assuraient la sécurité». Il conclut : «Je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi nous sommes condamnés à vivre dans un monde où les libertés des peuples sont confisquées».