Processus n Le Maroc et le Front Polisario ont engagé, depuis juin 2007, des négociations directes sous l'égide de l'Onu, dont quatre rounds ont eu lieu depuis à Manhasset, près de New York, sans aboutir à une avancée réelle. Les participants au 35e anniversaire du Front Polisario, venus des quatre continents à Tifariti, dans les territoires sahraouis libérés, ont appelé, hier, les Nations unies à faire aboutir rapidement les négociations en cours sur le conflit au Sahara occidental, pour permettre l'autodétermination de son peuple. «Il est du devoir de l'Onu de veiller à ce que les négociations directes entre le Front Polisario et le royaume du Maroc aboutissent rapidement à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental», ont-ils souligné, dans une déclaration à la fin des célébrations. Les membres des 120 délégations représentant des chefs d'Etat, des partis politiques et la société civile d'Afrique, d'Europe, d'Asie et d'Amérique latine se sont dit «préoccupés par les velléités et les tentatives de certains milieux visant à dénaturer le processus de décolonisation du Sahara occidental». Ils ont lancé un «appel pressant à la communauté internationale, particulièrement à l'Onu, en vue d'œuvrer énergiquement et sans faille pour permettre au peuple sahraoui d'exercer enfin son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance, à travers un référendum libre et régulier, comme le préconisent la Charte et les résolutions pertinentes de l'Onu». Les participants ont constaté que le Sahara occidental «demeure, malheureusement, le dernier problème colonial en Afrique», ajoute la déclaration. Ils se sont élevés contre «la répression et l'oppression visant les populations sahraouies des territoires du Sahara occidental illégalement occupés par le Maroc», appelant l'Onu à intervenir pour mettre fin aux «violations systématiques des droits de l'homme». Le Maroc et le Front Polisario ont engagé en juin 2007 des négociations directes, sous l'égide de l'Onu, dont quatre rounds ont eu lieu depuis à Manhasset, près de New York, sans aboutir à une avancée réelle. Le but de ces négociations, défini par le Conseil de sécurité, est de parvenir à une solution politique au conflit au Sahara occidental, qui respecte le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Un cinquième round de pourparlers doit avoir lieu à une date qui reste à déterminer. Les mines marocaines tuent encore l Les mines enfouies sous terre par le Maroc dans les différentes régions du Sahara occidental continuent de faire des victimes parmi les populations locales. Il y a quelques jours seulement, deux jeunes Sahraouis ont été tués après l'explosion d'une mine antichar au passage de leur véhicule dans une région frontalière du Maroc, avons-nous appris auprès du ministre sahraoui de la Défense, Mohammed Lamine Bouhali, en marge de la cérémonie de destruction de 2 500 mines, qui a eu lieu, hier, mercredi, en territoire libéré de Tifariti, dans le cadre des festivités commémoratives du 35e anniversaire du déclenchement de la lutte armée et de la création du Front Polisario. Selon lui, des centaines de Sahraouis ont été tués et des milliers d'autres ont été blessés par ces engins de la mort dont le nombre avoisinerait les 4 millions entre mines antipersonnel et mines antichar. «La plupart de ces mines se trouvent dans les territoires occupés, ce qui constitue une sérieuse menace pour nos compatriotes», a précisé M. Bouhali. Et d'ajouter que les territoires libérés n'ont pas été épargnés, pour autant, loin s'en faut : «Bien des mines ont été posées ici à Tifariti par le colonialisme marocain, ce qui a causé la mort de 24 de nos combattants.» Pour autant, le Maroc ne semble pas encore prêt à collaborer avec le Front Polisario pour mettre fin à ce massacre et éviter d'autres pertes humaines. «La preuve est qu'il ne veut pas nous remettre les cartes montrant l'emplacement de ces mines et refuse encore de ratifier la Convention d'Ottawa relative à l'interdiction de l'utilisation des mines antipersonnel», a déploré le ministre sahraoui de la Défense, non sans rappeler que le «mur de la honte construit par le colonialisme marocain pour séparer notre pays et notre peuple, est truffé de ces engins de la mort». Qu'à cela ne tienne, le Front Polisario continue de lutter contre ces mines. Pas moins de 6 000 ont été détruites dans trois opérations distinctes menées, ces dernières années.