L'organisation humanitaire, Médecins sans Frontières, a annoncé hier, mercredi, qu'elle quittait le Maroc pour protester contre les «violences» qui seraient infligées par les polices espagnole et marocaine aux émigrants d'Afrique subsaharienne qui tentent de rejoindre le sol européen. MSF Espagne a affirmé avoir soigné des centaines d'émigrants, dont beaucoup auraient été frappés par les forces de sécurité marocaines et espagnoles déployées de part et d'autre de la frontière grillagée qui sépare le Maroc de l'enclave espagnole de Melilla. «Les autorités marocaines et espagnoles doivent prendre des mesures immédiates et radicales pour assurer que leurs forces de sécurité ne commettent pas d'abus envers les migrants subsahariens», affirme MSF dans son rapport. Celui-ci cite également des témoignages parmi ceux de centaines de femmes qui, selon l'ONG, ont été violées alors qu'elles étaient transportées vers le Maroc par des réseaux de trafic d'être humains. «C'est le moment d'exiger des responsabilités de la part de ceux qui ont la capacité de résoudre ce problème et de nous retirer» du Maroc, où MSF Espagne travaille depuis 16 ans, a déclaré la directrice des opérations de MSF en Espagne.