Le comédien atypique, Kaci Tizi Ouzou, de son vrai nom, Hamid Lourari, a été honoré, hier, par le Théâtre régional Kateb-Yacine (Tizi Ouzou), en signe de reconnaissance à l'apport de cet artiste à la scène culturelle nationale, pour laquelle il a consacré plus d'un demi-siècle de sa vie.En considération à son attachement à la région, à tel point qu'il s'est donné le patronyme de «Kaci Tizi-Ouzou» comme nom d'artiste, un burnous, vêtement emblématique de cette région du Djurdjura, lui a été remis par le directeur de wilaya de la culture. «Je suis très ému par cette générosité à l'endroit des artistes qui a toujours caractérisé la région, d'autant plus que ce magnifique geste vient combler, quelque peu, ma frustration liée au fait que sur les 6 000 émissions radiophoniques que j'ai enregistrées en 30 ans de carrière artistique, à la Radio nationale, aucune n'a été archivée», a déclaré l'artiste. Il a ausi recommandé aux jeunes de «tout donner à leur pays, sans compter, car l'Algérie est un beau pays qui mérite tous les sacrifices». Hamid Lourari est né en 1931 à Beni Ouartilane, fief du grand penseur Fodhil El-Ouarthilani, dans la wilaya de Sétif. Il était réputé pour ses sketchs satiriques percutants utilisant le rire pour tourner en dérision des situations des plus dramatiques, dans le but d'instruire les spectateurs et auditeurs, selon qu'il s'agisse d'émissions radiophoniques ou de scènes théâtrales. Il formait un duo du tonnerre avec son inséparable ami, Ahmed Kadri, plus connu sous le sobriquet de «Krikèche». Aujourd'hui, à 82 ans, «Kaci Tizi Ouzou» continue de prodiguer de la joie là où il passe, plutôt là où on lui fait appel, tel qu'il le souligne lui-même pour expliquer son absence sur la scène artistique par le «manque de sollicitations». «L'ingratitude est dans la nature humaine, je ne me fais pas beaucoup d'illusions pour qu'on reconnaisse mes sacrifices d'artiste. Mais j'espère que le Tout-Puissant n'oubliera pas ses créatures», a-t-il lancé sentencieusement à cet égard, en guise de consolation.