Dix-huit ans après son dernier quart de finale de Ligue des champions, Paris n'a pas réédité son exploit d'éliminer à nouveau le FC Barcelone comme il l'avait fait en 1995. Cette fois, la barre était placée un peu trop haut pour la bande à Ibra, qui a toutefois réalisé un match énorme. Après un nul porteur d'espoirs à l'aller (2-2), l'équipe de Carlo Ancelotti n'aura une nouvelle fois pas perdu (1-1) et elle s'est même permis le luxe de faire vaciller le grand Barça au Camp Nou lors de cette soirée étoilée et magique où les deux buts encaissés au Parc des Princes, une semaine plus tôt, ont finalement fait la différence. Dans l'intimidant Camp Nou, Paris a fait plus que bousculer la machine catalane, qui pouvait regretter l'absence de Lionel Messi au coup d'envoi. L'Argentin a manqué au Barça pendant une heure et cela s'est vu. Et c'est logiquement, quelques minutes après son entrée en jeu (62e), que les Catalans ont sorti la tête de l'eau en égalisant par Pedro, d'une frappe du gauche (70e). Juste avant cette explosion de joie dans l'enceinte catalane, le Barça était au bord du KO. Le PSG, qui maîtrisait son sujet comme jamais, s'était mis en orbite grâce à l'ouverture du score de Javier Pastore, parti seul au but sur une ouverture d'Ibrahimovic (50e). Paris a tenu vingt minutes. C'était formidable pour lui. Forcément le club de la capitale a cru à cet exploit qui devenait, au fil des minutes, de plus en plus réalisable, avant que la logique ne soit respectée. Roura : «On a une fois de plus profité de Léo» «Quand Messi est entré en jeu, on a reçu une bouffée d'air frais, notre niveau s'est amélioré. Tout cela était prévu, on savait qu'il pouvait entrer si le résultat était défavorable. Les circonstances ont été réalisées et il est entré pour participer au but. Il a peu à peu renforcé toute l'équipe. S'il n'avait pas été là, je ne sais pas ce qui se serait passé. Je crois qu'il n'a aucun problème. C'est un merveilleux exploit de jouer six demi-finales d'affilée. Personne ne l'avait jamais fait et tout le monde doit en être très fier. Les joueurs ont prouvé qu'ils sont spéciaux face aux difficultés. Le mérite en revient à l'adversaire, Paris était là pour gagner, il nous a bien pressés. Quand ses joueurs ont la balle, eux aussi ils arrivent à la garder et ça nous a fait mal. Si on a perdu quelques ballons, c'est la faute au PSG» Ancelotti : «Mes joueurs sont autant déçus qu'heureux» «Mes joueurs ont fait un très bon match. La clé, c'était de jouer habilement. On a eu une très bonne possession, on a joué vite vers l'avant. On n'a pas seulement défendu comme les équipes viennent le faire ici. On a créé beaucoup de difficultés au Barça, une équipe fantastique. Messi a sûrement renforcé la confiance de ses coéquipiers. Même s'il n'est pas à 100%, c'est toujours un joueur fantastique et il peut trouver une solution. Je suis heureux de ce qu'a fait mon équipe en C1, elle a montré de la solidité, une bonne identité, surtout ce soir. On a joué dix matches et on en a seulement perdu un en C1. Les joueurs sont autant déçus qu'heureux de leur performance. Quelqu'un a dit que l'on ne méritait pas de perdre, on n'a pas le temps de penser à ça, on doit tout faire pour gagner les deux compétitions qui nous restent». Les joueurs remercient Messi Auteur du but de la qualification, Pedro n'a pas été le seul Barcelonais à reconnaître que l'entrée de Lionel Messi a tout changé. «Messi a changé le match juste en entrant sur le terrain. Il est le meilleur joueur du monde et nous devons le féliciter pour son engagement malgré sa blessure», a confié l'attaquant David Villa. «Quand vous l'avez dans votre équipe et que les choses vont mal, vous devez l'utiliser. Même un peu boiteux, il est toujours là. Sa présence a changé notre attitude ainsi que celle de notre adversaire», a constaté le défenseur Gerard Piqué. A l'origine du but de Pedro, Messi qui a joué 75 minutes en tout (45 à l'aller, 30 au retour), aura fait très mal au PSG sur l'ensemble des deux matchs. 6e demi-finale d'affilée, un record pour les Blaugrana En écartant le PSG hier soir, en quarts, le FC Barcelone s'est qualifié pour les demi-finales de la Ligue des champions pour la sixième année consécutive. Un record dans l'histoire de la compétition ! Ajoutez-y ses victoires finales en 2009, 2011, mais aussi en 2006 : le club catalan est vraiment le plus performant de son époque. Juventus 0 - Bayern Munich 2 Le Bayern a de l'expérience Le Bayern Munich est toujours en lice pour un triplé historique. Sacré champion d'Allemagne le week-end dernier, qualifié pour les demi-finales de la Coupe d'Allemagne, le club bavarois est désormais qualifié pour le dernier carré de la Ligue des champions. Victorieux à l'aller (2-0), les Allemands ont parfaitement négocié le retour (2-0), malgré l'énorme pressing imposé par les hommes d'Antonio Conte. Totalement étouffé par le milieu allemand la semaine dernière, Andrea Pirlo a été légèrement moins discret, mais il n'a pas eu son rayonnement habituel, étant souvent gêné par Thomas Müller. Le Bayern, lui, a su faire le dos rond pendant la première demi-heure. Mario Mandzukic (64') et Pizarro dans le temps additionnel ont permis au Bavarois de valider leur billet pour le dernier carré de la plus prestigieuse des compétitions européennes. Heynckes : «Nous avons eu du mal à nous libérer» «Quatre jours après la conquête du titre national, ce n'était pas facile pour les joueurs de se motiver. On a pu le voir durant les 20 premières minutes, on a eu du mal à se libérer. On a pris peu à peu le contrôle du match. On a beaucoup mieux joué en seconde période et on a mérité de gagner. Un derby allemand en demies ? Attendons vendredi et le tirage au sort, mais les quatre équipes peuvent gagner la Ligue des champions». Buffon : «Pas de regrets» «Nous n'avons pas de regrets, nous avons joué au maximum de nos forces actuelles, malheureusement ça n'a pas suffi, nous avons rencontré une équipe qui physiquement, techniquement, en expérience et en conviction, sur tous les plans s'est montrée supérieure à nous. A l'aller, il pouvait y avoir l'excuse d'une Juve un peu moyenne. Ce soir la Juve a fait ce qu'elle a pu, mais allons, ils sont vraiment très forts. Retraité ? On se prend trop au sérieux, des fois. La phrase de (Franz) Beckenbauer ne m'a pas gênée, j'ai souri. Ce sont un peu des blagues, il n'y a pas de problème.» Pogba reconnaît la suprématie du Bayern Le milieu de terrain de la Juventus, Paul Pogba, a reconnu au micro de Sky Sports à la fin du match que les Allemands étaient nettement supérieurs. Selon lui, ils méritent amplement leur victoire. «On a joué contre une grande équipe, ils sont plus forts que nous, on l'a vu sur les deux matches. Mais nous sommes contents de notre performance aujourd'hui, contre une équipe plus expérimentée. Ca nous donne de l'espoir pour la saison prochaine. On voulait marquer très vite, mais il ont fait vraiment un grand match. Ils pouvaient jouer en contre, et quand ils ont marqué c'est devenu très difficile pour nous», a-t-il déclaré Les demi-finales connues demain Après les deux derniers quarts de finale retour de la Ligue des champions, on connaît désormais les quatre équipes qualifiées pour les demi-finales de la compétition : le Real Madrid, le Borussia Dortmund, le FC Barcelone et le Bayern Munich. Les matchs aller auront lieu les 23 et 24 avril et les matchs retour les 30 avril et 1er mai prochains. Le tirage au sort des demi-finales aura lieu demain.